Joa d'an anaon (Joie aux trépassés)
La
stèle sous le vent, impassible, gravée,
Écrase
tout le vide, la terre abandonnée,
Tu
es parmi les vagues dans ta mort aggravée,
Toi
que la mer a pris, et jamais redonné.
Tu
t'évapores tout empli ,
De
liberté et d'eau glacée,
Je
veux te voir dans un repli
Des
horizons entrelacés.
Et
moi je fixe le granite,
Mes
yeux rayent la pierre dure,
Ton
manque brûle, au zénith,
L'été
aride que j'endure.
Des
jours sans horizon écument les toujours,
L'épitaphe
entêtant, « Joie aux trépassé »,
Tatoué
sur mon front par l'écume des jours,
Des
heures, des océans où dorment nos passés.
Ainsi
ils se diluent au lieu de disparaître,
Ceux
qui pour s'éclipser ont préféré la mer
Aux
cieux surpeuplés d'âmes qu'on envoie paître,
Mais
sur la tombe vide, les larmes sont amères.
Tu
souris entre les rayons,
Sous
les tempêtes meurtrières.
Dans
nos abîmes nous veillons,
Mais
qu'entends-tu de nos prières ?
L'océan
trouble se confond,
Aux
marées qui baignent mon œil,
Demain
en long hier se fond,
Perdu
dans l'impossible deuil.
Des
jours sans horizon écument les toujours,
L'épitaphe
entêtant, « Joie aux trépassé »,
Tatoué
sur mon front par l'écume des jours,
Des
heures, des océans où dorment nos passés.
La
vie est un exil, une lente dérive,
Naufragé
sur un roc cerné de sentinelles.
L'eau
monte lentement et c'est alors qu'arrive,
L'espoir
de retrouver l'amour originel.
Trouveras
tu parmi les phares
Les
lueurs pâles que j'envoie ?
Le
meilleur de ce cœur blafard,
L'ultime
chant à faible voix.
On
aura beau graver les tombes,
Ton
nom s'efface sur la mer,
Sur
la surface les jours tombent,
Mais
ta mort n'est pas éphémère.
Des
jours sans horizon écument les toujours,
L'épitaphe
entêtant, « Joie aux trépassé »,
Tatoué
sur mon front par l'écume des jours,
Des
heures, des océans où dorment nos passés.