jeudi 5 novembre 2015

L'insuicidé

L'insuicidé

Si loin des hommes, si loin des femmes,
Si loin du monde et de ses drames,
Loin de son port, loin de son corps,
Loin des regrets et des remords,
Dans un néant si blanc,
Des oiseaux innocents,
Immaculés,
Insuicidés.
Bien au delà des émotions,
Tout oublier, les yeux, les noms,
La vie dejà un souvenir,
La mémoire veut s'évanouir.
Paradis médical,
Juste un enfer banal,
Incarcéré,
Insuicidé


A quand la fin, à quand l'exil ?
Partir...
Toi qui rêvais d'un autre asile,
Mourir...
Vois-tu au loin partir ton île ?
Ton empire...
Etranger dans ta propre vie,
Tu fuis,
L'éternité d'une insomnie,
Tu pries
Dans cet asile d'incompris,
Tu survis.


Les bras serrés autour du cœur,
La camisole de douleur,
N'étrangle pas les sanglots longs,
Des violés d'un monde abscons.
Pilules de l'oubli,
Dans un cerveau trop gris,
Inhabité,
Insuicidé.
Les anges cachent sous leurs ailes,
Pour maîtriser l'âme rebelle,
Des aiguilles, des électrodes,
Psychanalystes à la mode,
Pour empiler les heures,
Pour distiller les peurs,
Inexprimées,
Insuicidées.


A quand la fin, à quand l'exil ?
Partir...
Toi qui rêvais d'un autre asile,
Mourir...
Vois-tu au loin partir ton île ?
Ton empire...
Etranger dans ta propre vie,
Tu fuis,
L'éternité d'une insomnie,
Tu pries
Dans cet asile d'incompris,
Tu survis.

L'issue pourtant était si belle,
Un tour de piste, une ritournelle,
Dire au revoir et disparaître,
Mettre un point final à l'être.
Ceux que la mort séduit,
Et condamnés à vie,
Insoupçonnés,
Insuicidés.
Ils sont otages de nos mots,
L'âme coincée dans un étau,
Entre hier et le trou noir,
Entre demain et l'abattoir,
L'engrenage du temps,
Torture ses amants,
Inanimés,
Insuicidés.


A quand la fin, à quand l'exil ?
Partir...
Toi qui rêvais d'un autre asile,
Mourir...
Vois-tu au loin partir ton île ?
Ton empire...
Etranger dans ta propre vie,
Tu fuis,
L'éternité d'une insomnie,
Tu pries
Dans cet asile d'incompris,
Tu survis.

Aucun commentaire: