mercredi 6 janvier 2016

Jeter l'encre

Jeter l'encre.

Sur les pages désertes
D'un océan vide,
S'envole vers sa perte,
L'amour aride.
Sur le sable la plume,
Des faux amants,
De son encre d'écume,
Peint des serments.

L'infinie légèreté des poèmes marins,
Fait sourire le vent mauvais des lendemains,
Quelques pages plus tard, quelques plages plus loin,
Je n'ai plus dans ma main que l'ombre de ta main.

Les mots survolent nos histoires,
Illusoires,
Mais l'encre coule sur le soir,
Et la nuit noire,
Efface les lettres dérisoires,
Et pour me croire,
Jeter l'encre dans la mémoire,
Te lire, te boire.

Mon encre coule, dense,
Écrit les heures,
Transperçant le silence,
Des profondeurs.
Alors les mots s'accrochent,
Aux roches sombres,
Et mon chant me rapproche,
De ton ombre.

Tous les oiseaux moqueurs, peuplant les bords de mer,
Se rient de ma lourdeur, de mon plomb littéraire,
Mais quand le temps tueur volera les saisons,
Je resterai ancré, à toi mon horizon.

Les mots survolent nos histoires,
Illusoires,
Mais l'encre coule sur le soir,
Et la nuit noire,
Efface les lettres dérisoires,
Et pour me croire,
Jeter l'encre dans la mémoire,
Te lire, te boire.

Sur les plages immenses
Où nous vivons,
Dès que les vagues dansent,
Nous oublions.
Mais à l'encre de sang,
Ecrire demain,
Et lire le livre blanc,
Entre tes mains.

Si le temps assoiffé arrache quelques pages,
Ou si l'encre pâlit, quand nous prenons de l'âge,
Je serai ton serment, ta poésie humaine,
Car l'encre de ce chant s'écoule dans mes veines.

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