dimanche 18 juin 2017

L'effeuille morte

L'effeuille morte.


A l'automne du jour, au moment où s'étale,
L'ocre d'un ciel mourant dilué dans la Seine,
Une fille fleurie vient perdre ses pétales,
Ses talons aiguilles poignardent une scène.

Prophétesse d'une heure, marchant sur les os,
De spectateurs mourants au pied du piédestal,
Pêcheurs tombés si bas quand elle perdit le haut,
La dentelle s'écoule et les hommes s'étalent.

Les applaudissements caressent sa peau nue,
Et les sifflets serpentent, se nouant à son cou,
Ce soir elle confesse des foules convaincues,
Qui ignorent encore qu'elle rendra coup pour coup.

L'automne au jardin d'éden est terminé,
Sur la Seine qui coule flottent les feuilles mortes,
Sur la scène qui flotte coule l'effeuille morte.
Les filles nues,
Cueillent les pommes,
Cueillent les hommes.
Loin des serpents de soie par le diable tressés,
Sur la Seine qui coule flottent les feuilles mortes,
Sur la scène qui flotte coule l'effeuille morte.


Femme nue dans des flots de satin magenta,
Opaline, nacrée, froide comme son sang,
Après l'ébat des bas de soie au bas de soi,
Un corset trop serré étrangle son amant.

Les saisons et les nuits passent et se ressemblent,
Après l'effeuillage, les hivers solitaires...
Des arbres nus dans la nuit noire, se rassemblent,
Les corps se recouvrent de givre, dur comme fer.

Au matin bleu pourtant, la solitude fuit,
Les amants amnésiques se remplissent de sève.
C'est encore le printemps, qui jamais ne tarit,
L'effeuilleuse fleurit, chassant la nouvelle Eve.


L'automne au jardin d'éden est terminé,
Sur la Seine qui coule flottent les feuilles mortes,
Sur la scène qui flotte coule l'effeuille morte.
Les filles nues,
Cueillent les pommes,
Cueillent les hommes.
Loin des serpents de soie par le diable tressés,
Sur la Seine qui coule flottent les feuilles mortes,
Sur la scène qui flotte coule l'effeuille morte.

Au soir qui naît, au jour qui meurt,
Les feuilles prennent des couleurs,
Un moment que le vent emporte,
Ne restent que les feuilles mortes. 
 
Femme qui naît, Eve qui meurt,
Les filles prennent des couleurs,
Un moment que l'amant emporte,
Ne reste que l'effeuille morte. 
 
Corset serré près de son cœur,
Corps s'est serré près de son corps,
Dentelle fleurie au pied du lit,
Dante, elle fane au pied du lit.


L'automne au jardin d'éden est terminé,
Sur la Seine qui coule flottent les feuilles mortes,
Sur la scène qui flotte coule l'effeuille morte.
Les filles nues,
Cueillent les pommes,
Cueillent les hommes.

Aucun commentaire: