samedi 6 juillet 2019

Eaux de vi(c)e

Eaux de vi(c)e


Pour fondre sous un soleil noir,
Pourfendre les jeux du hasard,
Pour traverser le froid désert,
Déverser ton corps dans les airs,
Transpire les heures, les remords,
Le pire coule sur nos corps,
Et se sublime en vapeurs,
Suent les nuages de nos peurs.

Quand nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent

Pour embrasser la vie aride,
Embraser les années, les rides,
Digérer les marées putrides,
Traverser enfin la Tauride,
Salive, reste affamé,
Ne crains jamais de t’enflammer,
Lèvres humides proclamer,
Salive comme malfamé.

Quand nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent

Pour irriguer les muscles morts,
Signer tes croix et tes efforts,
Marquer ta peau de matador,
Souiller les eaux, trouver ton port,
Coule tel fontaine de sang,
Fuis sans cesse adolescent,
Saigne toujours, et pâlissant,
Passe les rochers d'Ouessant.

Quand nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent

Pour oublier les yeux qu'on ferme,
Et l'existence endotherme,
Maculer d'autres épidermes,
Aimer planter plus que le germe,
Jouis sans raison, sans aucun sens,
Jouis en son nom sans innocence,
D'un plaisir cru qui ensemence
Le temps stérile, l'existence.

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