samedi 27 août 2016

L'absoleil

L'absoleil


As-tu déjà marché, pieds nus et dans la nuit,
Quand les ombres s'amusent à tisser nos pensées,
Que les armées du noir profanent les blessés,
Et que le subconscient proclame l'anarchie ?

Il est des heures lourdes, chargées de cauchemars,
Où des sentiments sales emplissent les nuages,
Et les pluies de vermeil qui pleuvent sur nos âges,
Dissolvent dans l'oubli et l'amour et les arts.

Et puis revient toujours, et prions qu'il revienne,
Sur son char enflammé, et son glaive d'or luit,
Le soleil indompté ! Ses baisers incendies,
Brûleront les démons de mes nuits diluviennes


Tu dors.
Sur ton corps,
Le monde mort,
Se moque de ton sort.

Traverse la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un absolu soleil ordonne le réveil,
Efface d'un baiser les crimes de la veille.

L'absoleil levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil absolument...

L'absoleil couchant,
L'absoleil mourant,
L'absoleil absent...

Et comme survivants sur un champ de bataille,
Arpentons le matin ravagé par le feu,
Découvrons le monde brûlé par le ciel bleu,
La lumière sur ton corps referme les entailles.

S'enroulant à ton cou, glissant entre tes doigts,
La chaleur de l'été soude les peaux coupées,
Le long des plages d'or poussent les naufragés,
Le soleil leur promet « Moi je ne veux que toi ».

Sur le sable léger, meurent nos gris passés,
Quand l'absolu soleil absout l'absence nue,
Quand un tyran lointain légifère des nues,
Nous oublions pour lui nos peurs évaporées.

Tu dors.
Sur ton corps,
Le monde mort,
Se moque de ton sort.

Traverse la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un absolu soleil ordonne le réveil,
Efface d'un baiser les crimes de la veille.

L'absoleil levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil absolument...

L'absoleil couchant,
L'absoleil mourant,
L'absoleil absent...

Regarde dans tes yeux, tu ne vois plus que lui,
Il allume le monde, il peint ton avenir,
Et déjà il t'aveugle, et part sans prévenir,
Il coule dans tes veines, et puis le jour s'enfuit...

Nous aimons nous noyer dans ces mers d'illusion,
Bercés par ces soleil, ces rois instantanés,
Nous étranglant au soir, de leurs mots doux fanés,
La brûlure dure le temps de la saison.

Et pourtant cette nuit, ton sang s'est réchauffé,
Ton cauchemar est mort, tué par un rayon,
L'absoleil nous pardonne nos révolutions.
Traverse la nuit noire, il reviendra t'aimer.

Tu dors.
Sur ton corps,
Le monde mort,
Se moque de ton sort.

Traverse la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un absolu soleil ordonne le réveil,
Efface d'un baiser les crimes de la veille.

L'absoleil levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil absolument...

L'absoleil couchant,
L'absoleil mourant,
L'absoleil absent...


Aucun commentaire: