L'absoleil
As-tu déjà marché, pieds nus et dans la nuit,
Quand
les ombres s'amusent à tisser nos pensées,
Que les
armées du noir profanent les blessés,
Et que
le subconscient proclame l'anarchie ?
Il est
des heures lourdes, chargées de cauchemars,
Où des
sentiments sales emplissent les nuages,
Et les
pluies de vermeil qui pleuvent sur nos âges,
Dissolvent
dans l'oubli et l'amour et les arts.
Et puis
revient toujours, et prions qu'il revienne,
Sur son
char enflammé, et son glaive d'or luit,
Le
soleil indompté ! Ses baisers incendies,
Brûleront
les démons de mes nuits diluviennes
Tu
dors.
Sur
ton corps,
Le
monde mort,
Se
moque de ton sort.
Traverse
la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et
prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un
absolu soleil ordonne le réveil,
Efface
d'un baiser les crimes de la veille.
L'absoleil
levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil
absolument...
L'absoleil
couchant,
L'absoleil
mourant,
L'absoleil
absent...
Et comme
survivants sur un champ de bataille,
Arpentons
le matin ravagé par le feu,
Découvrons
le monde brûlé par le ciel bleu,
La
lumière sur ton corps referme les entailles.
S'enroulant
à ton cou, glissant entre tes doigts,
La
chaleur de l'été soude les peaux coupées,
Le long
des plages d'or poussent les naufragés,
Le
soleil leur promet « Moi je ne veux que toi ».
Sur le
sable léger, meurent nos gris passés,
Quand
l'absolu soleil absout l'absence nue,
Quand un
tyran lointain légifère des nues,
Nous
oublions pour lui nos peurs évaporées.
Tu
dors.
Sur
ton corps,
Le
monde mort,
Se
moque de ton sort.
Traverse
la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et
prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un
absolu soleil ordonne le réveil,
Efface
d'un baiser les crimes de la veille.
L'absoleil
levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil
absolument...
L'absoleil
couchant,
L'absoleil
mourant,
L'absoleil
absent...
Regarde
dans tes yeux, tu ne vois plus que lui,
Il
allume le monde, il peint ton avenir,
Et déjà
il t'aveugle, et part sans prévenir,
Il coule
dans tes veines, et puis le jour s'enfuit...
Nous
aimons nous noyer dans ces mers d'illusion,
Bercés
par ces soleil, ces rois instantanés,
Nous
étranglant au soir, de leurs mots doux fanés,
La
brûlure dure le temps de la saison.
Et
pourtant cette nuit, ton sang s'est réchauffé,
Ton
cauchemar est mort, tué par un rayon,
L'absoleil
nous pardonne nos révolutions.
Traverse
la nuit noire, il reviendra t'aimer.
Tu
dors.
Sur
ton corps,
Le
monde mort,
Se
moque de ton sort.
Traverse
la nuit noire, caché dans ton sommeil,
Et
prie qu'au matin froid, quand s'enflamme le ciel,
Un
absolu soleil ordonne le réveil,
Efface
d'un baiser les crimes de la veille.
L'absoleil
levant,
L'absoleil régnant,
L'absoleil
absolument...
L'absoleil
couchant,
L'absoleil
mourant,
L'absoleil
absent...
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