Saigneur
d'yeux
Un autre jour se meurt en noyant son
soleil,
Dans l'horizon tremblant d'océans
rougissants.
La nuit éclaire le monde, et le noir
nous éveille,
Des créatures étranges nous aiment
aveuglément.
Voyagez prudemment dans ce royaume
sombre,
Car ses rues sont pavées d'êtres
agonisants,
Et des mains de voleurs sortent de ses
murs d'ombre,
Puisant entre vos côtes la chaleur des
vivants.
Sentez leur accolade, l'amour
vertigineux,
Vous vous saviez perdu, et ils vous ont
trouvés.
Vous tombez avec eux, ouvrez enfin les
yeux,
Ils sont vos saigneurs d'yeux, et déjà
vous saignez.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces soldats bleus
se meurent pour toi.
Des dieux envieux
guident leurs pas,
Leurs prophètes
odieux, ne me trompent pas.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces hommes creux,
ton armée sans foi.
Sur votre dos nus glisse le doux
velours du soir,
D'une nuit exaltée où enfin vous
naissez.
Vous ne voyez que lui, il n'y que lui à
voir,
Vous appelez "amour" ces
nuits emprisonnées.
Vos vertèbres rougissent, sous le jus
exutoire,
Parfum crépusculaire qu'il vous fait
transpirer.
Vous mourrez déjà, ivre, et il vous
donne à boire,
La liqueur absolue de l'éden distillé.
Que les nuits étaient douces, il
suffisait de croire,
Un contrat à signer, et pour
l'éternité ...
Mais cet amour aveugle meurt avec votre
espoir,
Et votre saigneur d'yeux déjà vous a
trompé.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces soldats bleus
se meurent pour toi.
Des dieux envieux
guident leurs pas,
Leurs prophètes
odieux, ne me trompent pas.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces hommes creux,
ton armée sans foi.
Vous étiez à genoux mais déjà vous
marchez,
Les odes amoureuses rampent sous les
tambour,
Et marchent prés de vous tant d'autres
yeux crevés,
La légion d'étrangers qui s'enfuit
loin du jour.
A pas lourds, à pas lents, ou à pas
de géants,
L'armée à reculons marche vers
l'horizon.
Vers une ligne noire, vers un point
rouge sang,
Une balle tirée sur la vie sans
raison.
Pourtant nous courons tous vers une
même nuit,
Ses rêves, ses cauchemars nous
attendent déjà.
Mais la vie en plein jour sous le temps
fou s'enfuit,
La lumière s'éteint, les saigneurs
d'yeux sont là.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces soldats bleus
se meurent pour toi.
Des dieux envieux
guident leurs pas,
Leurs prophètes
odieux, ne me trompent pas.
Oh saigneur d'yeux, au
regard froid,
Oh saigneur d'yeux,
regarde moi !
Tous ces hommes creux,
ton armée sans foi.
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