Chants de lumière
Ces
quelques notes rares, perlant sur l'horizon,
Ces
quelques mots d'espoir dans un lent oraison,
Écrits
en clé de songe sur d'autres partitions,
Chantent
après la nuit, une ode à la raison.
Quand
l'ombre s'évapore, au matin bouillonnant,
Les
draps aussi s'envolent sur les corps des amants,
La main
chaude se glisse, main du soleil levant,
Entre
les peaux trop lisses et trop froides du temps.
Nous
marchons les pieds nus sur ces champs de lumière,
Les yeux
fermés encore, explorant la poussière,
Nos
doigts fous nous devancent, et courent sur la pierre,
La rosée
du matin sur le marbre d'hier.
Midi
Les
inhumains ont beau planter les pierres tombales,
La
lumière fleurit dans nos plaies abyssales,
Le
soleil du midi sans fin emplit nos Graals,
Et ses
chants triomphants couvrent les fleurs du mal.
Ces
mélodies dorée mêlent à la tempête,
Le jaune
le violet, nos deuils et jours de fête,
L'été
soudain s'enflamme, et il pleut dans nos têtes,
Mais
quand cesse l'orage, la vie même s'arrête.
Sur les
champs de blé jaune, les chants de fauves faunes,
Peignent
en couleurs chaudes les promesses aphones,
D'un été
illettré aux passions homophones,
D'un
soleil fatigué à l'aube de l'automne.
Soir
Au
blêmes joues du jour, les larmes d'ombre coulent,
Les
chants d'adieux s'étirent, les souvenirs s'éboulent,
Les mois
d'ambre s'annoncent, et les amants se saoulent,
Au vin
chaud des promesses, qui lentement s'écroulent.
Les
symphonies s'apaisent au lit d'un feu mourant,
Les
histoires se tissent, on les brode d'argent,
Les
ritournelles naissent, au son triste du vent,
Les
idylles s'endorment sur leurs anciens serments.
Et
pourtant au dehors, des violons telluriques,
Jaillissent
laves rouges, bruns et ocres épiques,
Les
jours froids, les jours morts, ont aussi leur musique,
Leurs
mélodies se perdent dans la nuit métallique.
Nuit.
Dans un
calme glacial, perçant l'hiver blafard,
Le chant
d'une sirène, la lumière d'un phare,
Les
peines qu'on oublie, les rêves qu'on répare,
Musique
de la nuit, lumière dans le noir.
Les yeux
couverts de glace nous traversons l'hiver,
Dehors
si le temps passe, nous revivons hier,
Entre
nous et le froid, quelques barreaux de fer,
Contre
la mort, l'oubli, n'ont jamais rien pu faire.
Les
chants désespérés, mélodies en prison,
Où
les passions se meurent, où meurent les saisons,
Sont des
chants de lumières, attendant la moisson,
Quelques
notes trop rares, perlant sur l'horizon.
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