La cinquième saison
Qui n'a
jamais rêvé de ces heures incongrues,
S'étirant
enlacées, plus loin que la raison,
En
regardant le ciel, le corps et l'âme nus,
Faire ce
pas de plus, au delà des saisons.
Lorsque
l'hiver finit que tarde sa relève,
Quand
l'aube ne vient plus, que le vent est tombé,
Lorsque
l'horloge fond, et la vie est en trêve,
La
cinquième saison peut enfin commencer.
Oubliez
en chemin les mondes fantasmés,
Ici
ciel et terre, sont mélangés,
Dieux
et hommes, aux sangs mêlés,
Ont
appris à saigner.
Vous,
désarmés,
Entrez.
Ce monde
inconnu, pourtant si familier,
Tapissé
de visages érodés par l'oubli,
Où les
arbres sous terre fleurissent à six pieds,
Dormait
au fond de toi, et depuis tant de nuits.
Loin des
longs horizons et des boucles bouclées,
Sous le
joug impérieux d'Alices tyranniques,
Des
enfants insolents rient des années usées,
Qui
servent de monnaie aux hommes amnésiques.
Chez
toi la liberté est jetée en pâture,
Ici
vénérée, une dictature,
La
liberté, jusqu'à l'usure,
Hors
du temps, hors des murs,
La
mort si pure,
Endure.
Le
diktat ennuyeux des jours et des saisons,
A peint
tes yeux de bleu, de rose écœurants,
Ici tu
ne vois rien, le vide est ta maison,
Mais
c'est bien toi qui peints, sur les yeux des vivants.
Un jours
tu vis au ciel, et c'est la Terre qui pleut,
Une
pluie de prières tombe sur les esprits.
Mais
même après la vie, mes morts ne sont pas Dieux,
Et les
âmes lassées ouvrent leurs parapluies.
Tu
as trop attendu la cinquième saison,
Les
quatre premières demandent pardon.
Et
l'on se plaint à l'unisson,
Pour
mourir seul et con,
Toi,
rêve abscons,
Réponds !
Les
arrogants suprêmes, les rois en foule dense,
Ont
vendu leurs croyances et leur virginité,
Pour
l'idée d'une grâce, pour la dernière danse,
Pour la
postérité se sont prostitués.
Les
peuples éphémères ont la mémoire sale,
Et leur
éternité rétrécit en machine,
Toujours
insatisfaits, et leur sang rose pâle,
Couvre
des épitaphes gravés dans le platine.
Coulent
les jours, les nuits et coulent les années,
Sur
les cœurs fiévreux, sur les corps blessés,
Tu
la verras, les yeux fermés,
La
saison oubliée.
Âmes
trompées,
Entrez !
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