Insolation
C'est
un beau jour d'été, un soleil au zénith,
La
chaleur épicée, couchée sur le granite,
Nos
ombres découpées sur le sable palpitent,
Et
nos yeux éblouis, nos regards qui hésitent.
C'est
cette lumière là, la cause de ma fièvre.
Mes
rétines brûlées par nos amours trop brèves,
Mes
lèvres desséchées par les mots que j'achève,
C'est
janvier c'est juillet, c'est un amour sans trêve.
A
cœur perdu sur cet autel offert,
Je
m'évapore,
En
volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je
m'évapore,
Autour
de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais
moi je m'évapore, je prie
L'insolation.
Aurore
timorée ou bonheur virginal,
Premier
rayon timide, pâleur matinale,
Tout
aussi éblouis par ces amours bleues pâles,
Sur
nos peaux dégelées poussent les fleurs du mâle.
Quand
le soleil frémit au bout de la nuit noire,
Les
pupilles tressaillent et les cœurs s'en vont boire,
Aux
sources des promesses, l'aube portant l'espoir.
Les
amours de rosée, brûleront jusqu'au soir.
A
cœur perdu sur cet autel offert,
Je
m'évapore,
En
volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je
m'évapore,
Autour
de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais
moi je m'évapore, je prie
L'insolation.
S'en
vient le crépuscule, la lumière faiblit,
Mon
cœur à cheval poursuit l'astre qui luit,
Le
soir me tient le pied, je n'ai pas peur de lui,
J'enroule
à mon cou ce rayon qui s'enfuit.
Écharpé
de l'amour qui devant moi cavale,
Je
m'enivre du vent, de la nuit que j'avale,
Je
vais te retrouver, au creux du prochain val,
Nuit
tu n'éteindras pas nos brûlures estivales.
A
cœur perdu sur cet autel offert,
Je
m'évapore,
En
volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je
m'évapore,
Autour
de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais
moi je m'évapore, je prie
L'insolation.
C'est
juillet c'est janvier, saison ou heure morte,
Sous
le ciel déserté, et le vent sous la porte
Veut
apaiser ma peau, le soleil se déporte,
Mais
la brûlure est là, la morsure trop forte.
Le
soleil de l'été a traversé la peau,
Déjà
l'insolation a gravé sur mes os.
Aucune
obscurité, aucune trombe d'eau,
N'éteindra
cet été qui brûle dans mes mots.
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