dimanche 3 février 2019

Insolation

Insolation


C'est un beau jour d'été, un soleil au zénith,
La chaleur épicée, couchée sur le granite,
Nos ombres découpées sur le sable palpitent,
Et nos yeux éblouis, nos regards qui hésitent.

C'est cette lumière là, la cause de ma fièvre.
Mes rétines brûlées par nos amours trop brèves,
Mes lèvres desséchées par les mots que j'achève,
C'est janvier c'est juillet, c'est un amour sans trêve.

A cœur perdu sur cet autel offert,
Je m'évapore,
En volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je m'évapore,
Autour de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais moi je m'évapore, je prie
L'insolation.

Aurore timorée ou bonheur virginal,
Premier rayon timide, pâleur matinale,
Tout aussi éblouis par ces amours bleues pâles,
Sur nos peaux dégelées poussent les fleurs du mâle.

Quand le soleil frémit au bout de la nuit noire,
Les pupilles tressaillent et les cœurs s'en vont boire,
Aux sources des promesses, l'aube portant l'espoir.
Les amours de rosée, brûleront jusqu'au soir.

A cœur perdu sur cet autel offert,
Je m'évapore,
En volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je m'évapore,
Autour de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais moi je m'évapore, je prie
L'insolation.

S'en vient le crépuscule, la lumière faiblit,
Mon cœur à cheval poursuit l'astre qui luit,
Le soir me tient le pied, je n'ai pas peur de lui,
J'enroule à mon cou ce rayon qui s'enfuit.

Écharpé de l'amour qui devant moi cavale,
Je m'enivre du vent, de la nuit que j'avale,
Je vais te retrouver, au creux du prochain val,
Nuit tu n'éteindras pas nos brûlures estivales.

A cœur perdu sur cet autel offert,
Je m'évapore,
En volutes ambrées entre tes bras ouverts,
Je m'évapore,
Autour de moi les murs où l'on écrit
L'insolution,
Mais moi je m'évapore, je prie
L'insolation.

C'est juillet c'est janvier, saison ou heure morte,
Sous le ciel déserté, et le vent sous la porte
Veut apaiser ma peau, le soleil se déporte,
Mais la brûlure est là, la morsure trop forte.

Le soleil de l'été a traversé la peau,
Déjà l'insolation a gravé sur mes os.
Aucune obscurité, aucune trombe d'eau,
N'éteindra cet été qui brûle dans mes mots. 


 

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