dimanche 20 octobre 2019

L'âme en nuit

L'âme en nuit


L'océan délirant d'un azur saturé,
Entre typhons fiévreux et mirages d'écume,
Baigne la nuit durant nos songes torturés,
Souvenirs naufragés auxquels nous survécûmes.

Mémoire tiraillée par les froides sirènes,
Miroirs déformés par les vagues du temps,
La rouille de l'oubli rougit notre carène,
L'abysse ensorcelle l'esprit intermittent.

Divague l'âme en nuit,
Ce rêve là m'ennuie,
Évadé, l'amant nuit,
En quête, l'âme enfuie,
Rêve de lame enfouie,
Trop aimé l'amant fuit.

Explorons les replis, les secrets du temps noir,
Ces déserts explicites qui ont l'air du hasard,
Jardins de velours sombre où fleurissent au soir,
Des roses anémiées au parfum de blizzard.

Nous y marchons confiants, arrogants obsédés
Les yeux abasourdis, paupières bariolées,
Dormant à poings liés par la nuit possédés,
Nos rêves enivrés par la raison violée.

Divague l'âme en nuit,
Ce rêve là m'ennuie,
Évadé, l'amant nuit,
En quête, l'âme enfuie,
Rêve de lame enfouie,
Trop aimé l'amant fuit.

Les poisons hypnotiques de notre propre corps,
Financent hologrammes, chimères et promesses,
Délires bon marchés et friables décors,
D'amours ressuscitées le temps d'orgiaques messes.

Les visages fondants de nos métamorphoses
Contemplent en riant l'infini crépuscule,
Des plaisirs poussiéreux, de nos grises osmoses,
De nos guerres passées, nos spectres ridicules.

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