L'omni-absent
La
beauté des saisons, quelques cris enfantins,
Nature
frénétique supposée contagieuse,
S'écrasent
sur un masque, ma peau de pantin,
Rêvant
troubler en vain ma torpeur religieuse.
Rayons
de soleil froid entre branches mourantes,
Percent
la nuit de fer des amants esseulés,
Quelque
fleur d'automne, des splendeurs courantes,
Agressent
l’œil opaque de leurs couleurs feulées.
J'avais
pourtant fermé la porte,
J'avais
dit vouloir être seul,
Demandé
que la nuit m'emporte,
Que
ton absence soit linceul.
J'avais
pourtant construit des murs,
Pour
ne plus voir toutes les joies,
Qui
crient que tu ne me murmures,
Et
étouffer ce feu grégeois.
Les
sourires d'amis, et toutes ces grimaces,
Les
dîners maquillés, les foules où tu n'es pas,
Lieux
communs pullulant, les inepties s'amassent,
Une
veine s'arrache à chacun de tes pas.
Les
discours qu'on me tient ne scandent que ton nom,
Je
haïs ces échos qui bourdonnent en moi,
Psalmodient
ces amours, mais le destin dit « non »...
Survivre
une seconde encore à mes émois.
J'avais
bien éteint la lumière,
J'avais
dit vouloir le silence,
Prié
que ce soit la dernière,
Cette
nuit contre ton absence.
J'avais
pourtant construit des tombes,
Pour
faire le deuil de ces lits vides,
Où
je chute, où j'hécatombe,
Lorsque
renaît le jour livide.
Vous
connaissez ce garçon, cette fille aux yeux blancs,
Ils
traversent le long désert de leurs absences,
C'est
leur adresse, leur profession, ce poison lent,
L'amour omni-absent qui hante tous leurs sens.
Des
sourires rupestres ornent la grotte sombre,
Les
vestiges figés d'un bonheur bien appris,
Comme
le cœur blessé on fait danser une ombre,
Sans
l'âme dénudée que l'absent nous a pris.
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