Les Transparents
Sous les
vitres opaques, couvertes de poussière,
Transformées
par le temps en vitraux mystérieux,
Une
jeune mariée sourit baissant les yeux,
Songeant
qu'il est trop tard pour faire marche arrière.
Son mari
triomphant piétine la dentelle,
Où se
perdent ses larmes et nos regards distraits,
Étourdis
par les fards et les nobles apprêts,
Sous la
poussière meurt sa voix qui nous appelle.
Une robe
de soie, de bure,
Un
costume ou une armure,
Visage
peint pour le cliché,
Des
masques crient la vérité.
Sous la
dentelle rien ne dure,
Le temps
répète les murmures.
Une
heure, une vie, tu attends,
C'est le
rêve des transparents.
Drapée
de pudeur feinte, vêtue de doux mensonges,
Elle
descend l'escalier et entre dans la rue,
Peuplée
de travestis et de stars inconnues,
Elle
joint ses faux cils, et la honte la ronge.
Elle ne
porte pourtant que la vérité nue,
Armée de ses talons parmi les uniformes,
Sans
sourciller la cible, désignée par les normes,
Suicide l'homme en elle, le soldat inconnu..
Avoir
honte de soi, impure,
Sous la
robe du soir, l'armure,
Visage
peint, contre cliché,
Démasquer
l'homme, en vérité.
Sous la
dentelle rien de dur,
Les cris
étouffent les murmures.
Une
heure, une vie, tu prétends :
Le
cauchemar des transparents.
Du haut
de l'escalier, il la regarde fuir,
S'évaporer
dans l'ombre douce de l'oubli.
Il lui
faudra l'aimer ce que son cœur maudit,
Il
faudra pour l'aimer, tuer les souvenirs.
Ses
lèvres seront rouges, de fard ou bien de sang,
D'amour
ou bien de mort, et l'on prétend le choix,
Quand la
vie vous promet des larmes ou des croix,
C'est
l'arme à la main que l'on conquiert les ans.
Sans
profession de foi, censure,
Tu
découvres en toi l'armure,
Visage
peint loin des clichés,
Ils te
ressemblent, vérité !
Eux ou
elles, les êtres durent,
Indifférents
à nos murmures.
Une
heure, une vie, innocents,
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