Le jardin possible
Poussons
les ronces, les barreaux,
Les
chardons, orties et chimères,
Soyons
fugitifs ou marauds,
Cueillons
le jardin éphémère.
Juste
derrière la broussaille
Qui
couvre l’œil trop éveillé,
Très
vite, avant qu'il ne s'en aille,
Égarons
nous, émerveillés.
Ne
nomme pas trop tôt la fleur
Que
tu pourrais y rencontrer,
Ce
nouveau monde est le leur,
Le
mot se meurt en ces contrées.
Tu
saisis et tu analyses,
Et
plus tu cueilles, plus tu perds,
Ta
connaissance banalise
La
poésie qui s'y opère.
Les
corolles sont musicales
Et
l'horizon lent se balance,
Les
couleurs déferlent, bancales,
Les
prés bleutés sont de faïence.
Ton
esprit doute, déconstruit,
Il
sent, écoute, interroge.
Oublie
la menace d'autrui,
Ici
seule ta voix déroge.
Bois
et apprends de l'irréel,
Tes
mots ne sont que les frontières,
D'un
univers spirituel,
Qui
couple demain à hier.
Et
comme tant d'autres perdus,
Apprends
à rêver des chemins,
Et
cours toujours, cours éperdu,
Dans
ces éléments inhumains.
Tu
es étranger au futur,
Étranger
au passé aussi,
Un
visiteur en aventure,
Qui
connaît maintenant, ici.
La
vie est un jardin possible,
Nous
attendons ses floraisons,
Ses
fruits sucrés imprévisibles,
Et
nous chantons ses oraisons.
Arrête-toi
un jour, inspire,
Debout
sur le pas de la porte,
Attends
le meilleur ou le pire,
Suis
le vent, le jardin t'emporte.
1 commentaire:
Jamais l’image d’un jardin si sauvage fut autant belle ... Merci...
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