III. Chiroscriptie
Allongée sur l’autel, un pardon
suppliant,
Entends-tu les astres se taire
infiniment ?
Sont-ils sourds ou muets, ou bien
indifférents,
Creusent-ils la tombe où disparait
ton sang ?
Lis le ciel illisible et entends son
silence,
Tu bâillonnas l’oracle dans ta myope
transe,
Je meurs de l’absence et vis de ta
souffrance,
Mon futur est Phoenix et sur ta mort
je danse.
La gitane se targue de lucidité,
Mais ne lut dans ma main que ma
naïveté,
Ton visage tracé sur la nuit de
papier,
Montra la trahison à mes yeux
enfumés.
Laisse-moi t’enseigner, voyante sans
lunette,
La supériorité des visions du poète.
Tu brodes des histoires sur des
lignes muettes,
Ma dentelle s’écrit dans une nuit
parfaite.
Qu’importent les tarots et les
constellations,
Dans mes veines coulent de plus
puissants poisons,
L’encre rouge du sang et ses
prémonitions,
Se passent de tes flammes et de tes
potions.
Car la plume tranchante serrée dans
ma main,
Se change en poignard et sa lame
d’étain,
Dans ma paume vierge tracera mon
destin,
Du futur, de demain je serai
l’écrivain.
Une ligne de vie, du poignet à
jamais,
Je trancherai ici avec mes vers
brisés.
Le treizième zodiaque sera son
portrait,
Dans ma main découpé, sur ma peau
tatoué.
Et de la tour d’argent où tu vis, où
tu meurs,
De tes yeux asséchés par trop de
droits d’auteur,
Tu verras s’animer cette foule
d’acteurs,
Toi l’écrivain public, qui n’écris
que tes peurs.
Alors je reviendrai sur l’autel où
tu gis,
Couvrirai tes yeux morts de mes
derniers écrits.
Peut-être croirai-je l’ultime
prophétie,
Car tu liras enfin ma vraie
chiromancie.
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