Et
sans ciel...
Sur ses
pas machinaux, la ville se referme,
Les
immeubles avides s'abattent sur son corps,
Il court
pour que sa vie arrive à son terme,
Mais le
monde infini s'acharne sur son sort.
L'horizon
fugitif court plus vite que lui,
Et dans
ses yeux muet, déjà plus rien ne luit.
Il
envoie au soleil des prières trop lourdes,
Tonnes
de désespoir pour une sainte sourde.
Les
lettres qui s'envolent sont vite transpercées,
Par tous
les corbeaux blancs repus de nos pensées,
Leurs
plumes maquillées nous font croire aux anges,
Dans ces
pluies d'illusion, nous noyons nos louanges.
Sur
la route trop longue, qui va de rien à rien,
Il
se crève les yeux pour trouver l'essentiel,
Pour
mieux pouvoir rêver, pour se perdre enfin,
Dans
un monde oublié, sans corbeaux et sans ciel.
Sur
le trop long chemin, du néant au néant,
Il
s'enterre vivant pour trouver l'essentiel,
Pour
pouvoir oublier, pour savourer la fin,
D'une
vie avortée, sans corbeaux et sans ciel.
Heurtant
le ciel trop bas, les prières retombent,
Et
viennent décorer les pierres de nos tombes.
Et pour
se protéger de cette neige grise,
Les âmes
sans défense, construisent des églises.
Leurs
genoux s'y abiment, quand les mots illicites,
Se
cognent au plafond de ce ciel de granite,
Où sont
peints les étoiles, et les anges et l'espoir,
Pour
tromper l'innocent, pour maquiller le noir.
Il
pénètre le temple, masqué de douleur,
Et hurle
au plafond tout les mots de sa peine,
Mais le
granite est sourd et n'entend pas ses pleurs,
Et la
peinture s'effrite sur un ciel d'ébène
Sur
la route trop longue, qui va de rien à rien,
Il
se crève les yeux pour trouver l'essentiel,
Pour
mieux pouvoir rêver, pour se perdre enfin,
Dans
un monde oublié, sans église et sans ciel.
Sur
le trop long chemin, du néant au néant,
Il
s'enterre vivant pour trouver l'essentiel,
Pour
pouvoir oublier, pour savourer la fin,
D'une
vie avortée, sans église et sans ciel.
La
peinture effacée, le granite se fend,
Et sous
le ciel en ruine un noir nouveau s'étend.
Voyant
aux yeux fermés ne vit que dans son crâne,
Dans
l'esprit désertique les souvenirs se fanent.
Canopée
de synapses, de sentiments inertes,
La
dépression ferme les prières ouvertes.
Son
araignée tisse des réseaux associaux,
Ecrit de
nouveaux psaumes à grands coups de ciseaux.
Bible à
l'encre rouge tatouée sur ses paupières,
Mais de
ce ciel osseux il ne pleut que du sang,
Un sang
trop froid déjà et moins fluide qu'hier,
Le sang
des condamnés, un sang sans sentiment.
Sur
la route trop longue, qui va de rien à rien,
Il
se crève les yeux pour trouver l'essentiel,
Pour
mieux pouvoir rêver, pour se perdre enfin,
Dans
un monde oublié, sans bible et sans ciel.
Sur
le trop long chemin, du néant au néant,
Il
s'enterre vivant pour trouver l'essentiel,
Pour
pouvoir oublier, pour savourer la fin,
D'une
vie avortée, sans bible et sans ciel.
Déjà
au creux de lui, le Styx prend sa source,
Et dans
le bruit du temps, le chant de Perséphone
Murmure
des promesses, le dévie de sa course,
Au
diable tous les ciels et leurs prières aphones.
Le
fleuve d'amertume creuse dans ses entrailles,
Le
sombre labyrinthe où tous les mots défaillent,
Visages
décomposés des souvenirs reniés,
Nourrissant
la rivière de leurs chants étouffés.
Le corps
se plonge dans la démission des cieux,
Le
bateau qui avance dans l'enfer silencieux,
Le porte
vers la mort, loin de la vie cruelle,
Dans un
monde nouveau, essentiel et sans ciel.
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