-C’est quoi ce temps de merde ?
-Ben, c’est novembre…
-A ouais, coool !
Hé oui c’est novembre, c’est la crise, et me voilà réduit à écrire des articles de blogueur normal que les lecteurs voudront bien lire. C’est dire si la dépression de novembre ™ est puissante cette année, bien plus que la grippe A, qui n’est rien qu’une invention pour médiatiser mahame Bachelot qu’on aime bien quand même, surtout parce qu’elle est idiote mais qu’elle rigole.
Après avoir passé les 5 premiers jours de novembre caché entre les coussins du canapé à mordiller un Doudou (question à 100 balles : comment s’appelle mon doudou, ou plutôt le doudou de Karine qui traîne chez moi ? répondez à cette question et rendez-vous sur le blog de Sonia pour savoir comment gagner une visite gratuite des instituts Ménard), j’ai décidé de reprendre ma vie sociale en main et je sollicite pour ce faire le rassemblement de vos lumineuses énergies d’amour virtuel, qui vont se déchaîner sur ce blog, matérialisées sous forme de commentaires élogieux, voire dithyrambiques si j’arrive à l’orthographier (le correcteur orthographique n’a pas bronché, vous pouvez dithyramber votre race).
Pour être honnête (ce qui est un signe de plus de la dépression de novembre ™) ma première idée pour lutter contre la dépression de novembre ™ fut l’invention d’un merveilleux cocktail qui j’ai baptisé fort modestement (car fort à propos) le « Thomthom royal » (remarquez l’extrême modestie, puisque j’ai résisté à la tentation de le baptiser le Thomthom impérial, ou le « orgasmic sublime Thomthom », qui reconnaissons le sont les locutions qui viennent le plus naturellement à l’esprit lorsqu’on cherche à baptiser un cocktail d’après ma personne).
Bref le Thomthom royal, c’est 1/5 Gin, 1/5 Vodka et 4/5 Champagne. Oui je sais ça déborde, c’est fait exprès pour pouvoir lécher le champagne sur la table basse… Bref autant dire que le Thomthom royal ™ ça te fait tituber la Maïté en moins de deux. C’est rien de cochon t’emballe pas, c’est juste pour dire que ça saoulerait un troupeau de caribous assez facilement. Et pauvre caribou tout seul que je suis, ça m’a torché vite fait et assez profondément pour être honnête.
Problème : après deux bouteilles de gin (et donc 8 de champagne), et un coma éthylique, je me suis rendu compte que le verni des tables basses Ikea était soluble dans le champagne. Or il n’était pas question de laisser la dépression de novembre ™ s’acharner sur mon mobilier à 15 euros. J’ai donc du laisser très temporairement tomber le Thomthom royal ™, au moins jusqu’à ce que je trouve une table basse résistante aux alcools pétillants et aux actions répétées d’une langue habile.
Voilà pourquoi la réunion Tupperware d’aujourd’hui sera exceptionnellement consacrée à la dépression de novembre ™ et aura exceptionnellement lieu. Je vous propose donc de tous nous asseoir en rond autour de nos écrans en nous tenant la main (oui tout seul, c’est moins bien, mais faut être autonome des fois un peu). Ayant formé cet émouvant cercle d’amour hypocrite, je vous invite à cracher tous ensemble sur l’abjecte dépression de novembre ™ en partageant toutes les crasses que cette garce nous fait subir et qui, tel un ivrogne couché sur une fille de joie thaïlandaise, nous empêche de quitter le lit.
Comme c’est mon article, c’est moi qui commence. Na.
Commençons par une anecdote particulièrement personnelle : en novembre il fait un temps de merde. Ca c’est vraiment très personnel comme confession. Il tombe des pluies horizontales chargées de feuilles mortes et de sacs plastiques qui viennent se coller sur nos visages… Je viens d’ailleurs de lancer mes mercenaires les plus vaillants aux trousses de Véronique Sanson, qui a eu le malheur d’affirmer que « les jours de pluie ça n’existe pas ». Typique des gens qui passent tous leurs mois de novembre à Bahia. Avec mes mercenaires à ses trousses, l’ignoble sorcière blasphématrice sera avant longtemps dans mon donjon condamnée à me chanter des chansons de Michel Berger pour l’éternité. Sous la pluie.
Bref du coup pour résister aux attaques répétées des rhumes et autres bronchites dont les bourrasques sont gorgées, je suis obligé de boire un litre de jus d’orange pressé par jour. Je ne vous parlerai pas des dégâts sur mon système digestif… a ben si, c’est fait. C’est ça aussi la dépression de novembre ™ !
Autre révélation choc concernant la partie la plus inavouablement intime de ma vie privée : en novembre, il n’y a pas noël. Hé non, Noël n’arrive en général qu’en décembre, et encore, presque à la fin. Parfois même c’est au mois d’avril. En général l’instinct de survie nous pousse tout de même à manger des clémentines et du pain d’épice en novembre, histoire d’oublier les citrouilles en plastique qu’on a vu dans les vitrines avant Halloween. Mais voilà, moi pas très futé, dès le 20 octobre j’avais fini d’écrire un recueil de chansons de Noël. Donc maintenant blasé je suis. Et je fais quoi maintenant, des chansons de pâques ? D’épiphanie ? Annick Goutal a déjà très bien traité le thème… d’ailleurs grâce à elle j’ai pris un bain d’encens samedi… J’étais en odeur de sainteté. C’est pour pallier à la pénurie de dithyrambes, je m’encense moi-même…
En attendant j’écoute la compagnie créole… C’est un peu comme si Amy Winehouse avait fini sa bouteille de whisky avant l’entracte et qu’elle buvait de la tisane pendant la deuxième partie…
Pour couronner le tout, certains êtres de petite taille parlant des langages exotiques semblent ligués contre moi pour me faire perdre mon temps. Et s’il y a quelque chose que je n’aime pas perdre, c’est mon temps (après mes cheveux et mes dents bien sûr). Je ne parle pas de l’armée de Farfadays polyglottes qui avaient pourri mon novembre 2003, ou encore des gnomes tchétchènes qui m’avaient harcelé (quoi qu’amusé aussi) l’an dernier. Il s’agit plutôt d’une sorte de vieux jedi qui se contente en général de me faire perdre mon poids… Et comme nous répétons Faust et que je suis Méphisto, je sens les cornes me pousser… c’est lequel déjà le Guignol avec la face peinte en rouge et noir qui joue les Jeanne Mas dans la guerre des étoiles ? Celui-là qu’a la tige qui brille dans les deux sens…
Voilà pour les doléances du mois de moi. Je vous épargne les lamentations éternellement valables sur le fait que je ne suis toujours pas Maharaja, que mon poney qui vole est cloué au sol par une colique (jus d’orange…) et que l’accordeur d’arc-en-ciel qui chante est perpétuellement indisponible…
Vous pouvez maintenant vous plaindre allègrement en commentaire.
Pour ma part je vais tâcher d’échapper au suicide en énumérant quelques points positifs qui fleurissent tels de jolies pervenches dans les gravas infectes de ce mois putride.
Tout d’abord je n’ai regardé que trois saisons des « golden girls » sur environ 40 disponibles. Et ça, c’est tout de même rassurant. Ca signifie que je vais avoir une raison de vivre au moins pour les 15 prochains jours. En suite je pourrai finir « Allo allo » et « murder she wrote ». Moi qui émettais des réserves au mois de mai sur l’achat d’un écran plat… Je suis en train d’essayer de me faire rembourser cet achat par la sécu. Ca et mes eaux de toilette Annick Goutal. Ce n’est pas beaucoup plus cher que le prozac…
Revenons à GG, qui pour moi ne veut plus dire Gossip Girl mais Golden Girls. Finalement c’est un peu pareil. Des histoires de sexe (blanche), de drogue (cheesecake), de manipulation (Sofia) et surtout de mode (ralala les blouses des années 80…). Et pour ceux qui ne connaissent vraiment pas, c’est l’histoire de trois vieilles qui sont colocataires, qui parlent de ménopause (ce qui est nettement plus subversif à mon goût que de parler de chirurgie esthétique), des perruques de leurs ex, et qui cherchent avant tout de l’argent et des partenaires sexuels. C’est dire si Gossip Girl n’a rien inventé. Par ailleurs elles vivent avec la mère d’une des vieilles, qui est mais alors vraiment super vieille pour le coup, d’autant plus qu’elle est sicilienne, ce qui n’a pas grand-chose à voir mais si quand même étant donnée la recette de sa sauce à tortellinis (et voilà, l’académie française vient encore de me fermer la porte au nez). J’ajouterai finalement que je me surprends souvent fouillant dans le frigo en pleine nuit à relever dans GG des situations qui ont été reprises dans Friends (ex : le gâteau en forme de bite…) comme quoi GG est bien la grand-mère de toutes les séries à succès.
Bref je suis complètement devenu un Golden Boy (sans aucun fétiche uro, c’est promis).
J’écoute non stop dans mon baladeur des chansons de peste, et je déambule nonchalamment dans les rues, casquette à l’envers, mon jogging kappa rentré dans mes socks blanches. A commencer par la merveilleuse BO de « St trinians », film culte s’il en est, qui prouve qu’on peut être méchant, glamour et populaire (comme quoi Blair n’a vraiment rien inventé). J’alterne avec « Beat it » et « they don’t really care about us ». C’est un peu le mode “fatal bazooka” cher à Concile. Ainsi en novembre mon principal moyen de sociabilisation est le street fighting. Et c’est drôlement fun. Tout le monde me déteste, et c’est quand même vachement mieux que de passer inaperçu (ce qui est quand même souvent le cas en novembre, on y voit pas à 2m sous cette putain de pluie). Et puis comme ça je peux rentrer plus vite chez moi le soir pour regarder les Golden Girls. Avec deux ou trois poignards dans le dos et un doberman accroché à mon mollet, mais on va pas faire le douillet non plus. C’est bien plus simple à enlever qu’une tique, au moins on ne se fatigue pas les yeux. L’autre jour encore j’avais une étoile de ninja dans le front, ben figurez vous que ça enlève super bien les comédons.
Pour résumer, et comme le disent si bien ces adolescentes maquillées comme des …, « i do as i darn well please ». Et ça c’est comme les massages des pieds, les soins de peau en institut et la photo moche d’un ami d’enfance sur facebook : ca fait du bien.
Enfin en novembre, même si c’est pas du tout Noël, ni Copa Cabana d’ailleurs, on commence quand même à lister du cadal assez sérieusement. Et c’est toujours assez satisfaisant d’imaginer comment on pourrait utiliser l’argent des autres pour se faire plaisir. En ce qui me concerne, je vous signale qu’il reste quelques articles de la collection Paul Smith que je ne possède pas encore. Je vous rappelle également que je n’ai toujours pas de bébé panda. Celui qu’on m’a offert l’an dernier n’était plus si mignon en grandissant. En revanche je n’ai plus besoin d’une écharpe en peau de bébé panda, merci. Mon désir d’émeu reste malheureusement insatisfait. Je crois que c’est là une des sources principales de mon agressivité. Je vous rappelle que pour emballer proprement un émeu, il faut faire un nœud et une boucle avec les pattes au dessus du dos, et coincer le cou dedans. Et n’oubliez pas de remplir le paquet de pop corn pour que l’émeu survive jusqu’au soir de noël. Les émeus affamés, ça m’émeut (ça vous pendait au nez ça). Voilà pour les considérations cadalistiques.
Dernier point de réjouissance (zone érotique si vous voulez), Noël chez les Bettinelli sera russe cette année. Voilà, c’est comme ça, on avait tous envie de fourrure, de vodka, de caviar, de balalaïka, de saumon fumé, de blinis, de patates, de chocolat de chez Pouchkine, du tombeau de Lénine, c’était loin tout ça. La place rouge était vide, devant moi marchait Nathalie, il avait des cheveux blonds mon guide, mais là je m’égare (c’est ce qui arrive avec une guide blonde). Message à destination des érudits qui brûlent d’envie de nous rappeler qu’en Russie Noël se fête plus tard : BOTHER OFF this is none of ur business.
Pour conclure je vous rappelle que toute offrande de fonds ou de matière première pouvant servir à l’élaboration du ThomThom Royal est le bienvenu. Votre générosité sera récompensée par une participation à la consommation de ce succulent breuvage. Mes amis proches savent que toute participation à ma déchéance est toujours largement récompensée. Rapport à ceux qui m’ont pris en photo à poil dans une cabine téléphonique avenue de l’opéra…