lundi 27 août 2018

lundi 13 août 2018

D'or et d'ivoire

D'or et d'ivoire


Loin des chaînes de fer et des cercles de plomb,
Des années de poussière et des hivers trop longs,
Fleurit un été fier, s'allonge l'été blond,
Demain comme hier coiffé d'un soleil rond.

Il y avait les soleils noirs,
Il y a bien les nuits sans soir,
Il y aura mon désespoir,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin des océans las, que la marée délaisse,
Des nuages trop bas, que crève la détresse,
Bleuit un ciel de joie, transparent d'allégresse,
Où l'innocence boit flots de pure jeunesse.

Il y avait les étangs noirs,
Il y a bien les vides soirs,
Il y aura vies sans te voir,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin des peaux oubliées, ignorées des caresses,
Des mondes sans baisers où ton prénom me blesse,
Rougit un embrassé, perdu dedans tes tresses,
Chef d’œuvre inachevé des amours vengeresses.

Il y avait l'horizon noir,
Il y a bien l'ombre, le soir,
Il y aura des vies sans croire,
Mais tu es là d'or et d'ivoire.


Loin des statues rouillées, qui vieillissent dehors,
Des vierges oubliées enfermées dans leur corps,
Fleurit l'idolâtrée, fleurissent mes remords,
Ton mirage sacré, brillant d'ivoire et d'or.


Il y avait la chambre noire,
Il y a bien trop de brouillard,
Il y aura des vies sans gloire,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin de mes bras ouverts, de mes deux pauvres mains,
De mes lèvres de verre, et si loin de demain,
Pâlit mon cœur offert, au vent froid du destin,
Glaçant l'amour souffert dont vous faisiez festin.

Il y avait l'or et l'ivoire,
Il y a bien d'autres déboires,
Il y aura d'autres histoires,
Mais je m'endors, et sans te voir. 



 

jeudi 2 août 2018

Elle est venue...

Elle est venue


Elle est venue, dans mon sommeil,
Je dors depuis vingt ans, et ne l'ai jamais vue.
Elle, Eve nue, lèvres vermeilles,
A déchiré ma nuit en trois mots inconnus.
Elle est Vénus, et torrentielle,
Et déverse sur moi les enfers et les nues.
Et lève nus tes bras au ciel,
Offrez moi vos candeurs, diablesses ingénues.


Elle est venue, au crépuscule
Quand mon espoir mourait, ouvrant un horizon
Elle, Eve nue, moi ridicule,
Lunaire dans la nuit attendant l'oraison.
Elle est Vénus, exponentielle,
D'un mouvement de reins fait valser les saisons.
Et lève nus tes bras au ciel,
Lorsqu'elle disparaît, emporte ta raison.


Elle est venue, au bout de l'âge,
Combien de vies déjà la rêvais-je en vain ?
Elle, Eve nue, femme orage,
Après m'avoir blessé m'enivre de son vin.
Elle est Vénus, démentielle,
Me laisse caresser une nuit le divin,
Et lève nus tes bras au ciel,
Son départ laissera dans ton cœur un ravin.


Elle est venue, et à la nage,
De l'océan d’ébène où se noyaient mes jours.
Elle, Eve nue, de nacre sage,
Sur les plages d’Éden m'enivre de toujours.
Elle est Vénus, existentielle,
Couvrant les nœuds gordiens de courbes de velours
Et lève nus tes bras au ciel,
Et pleure avec moi, attendant son retour.