jeudi 20 juin 2013

La plage

La plage.


Un été,
Une plage,
Un soleil, une mer,
Un corps, un cœur,
Un soleil blanc sur une mer rouge,
Un cœur rouge sous un corps blanc.

Le soleil bat au rythme lent des soleils calmes,
Propulsant un sang lourd dans des nuages fins.
C'est un soleil trop plein, qui transperce les âmes,
Déversant dans nos cranes des flots chauds et carmins.

Le cœur brille et rayonne écartant les nuages,
Illuminant un corps baigné de blancheur crue,
Lançant ses rayons chauds à travers la peau nue,
Le cœur cuit lentement les vacanciers volages.

La mer en suffocant transpire son jus bleu,
Fondue et alanguie, naufragée sur le sable,
S’asséchant lentement, soupirant sous un feu,
Éveillant sous sa peau des bouillons improbables.

Le corps huilé ondule, placide et sensuel,
Et sur sa peau luisante se reflète l’été.
En va-et-viens muets, entre vie et sommeil,
Son souffle langoureux berce ces nuits dorées.

Et le soleil s'emballe, aux tourments immatures,
Et le soleil noircit, aux sentiments impurs,
Puis le soleil s’arrête, alors tombe la vie.
Pour l'heure le soleil bat, tout est calme aujourd’hui.

Le cœur traître et menteur, derrière ses brumes grises,
Brûle les innocents que son bel éclat grise,
Et puis le cœur se couche, alors tombe la nuit.
Pour l'heure le cœur brille, tout est calme aujourd'hui.

Parfois la mer exulte, fiévreuse et écumante,
Étrangle ses amants, et les noie dans l'oubli,
Puis la mer refroidit, et vient la mort béante.
Pour l'heure la mer transpire, tout est calme aujourd'hui.

Et le corps devient fier, et de colère il danse,
Alors aucun marin, jamais ne lui survit,
Puis le corps s’évapore, et le désert avance.
Pour l'heure le corps ondule, tout est calme aujourd'hui.

Ni cerveau ni dieu, un cœur et un soleil.
Ni maison ni patrie, un corps et une mer.
Une plage qui les réunit,
Un été qui les fait vivre,
Un corps a la mer,
Un cœur au soleil.
Un cœur rouge sous un corps blanc.
Un soleil blanc sur une mer rouge,
Un corps, un coeur
Un soleil, une mer,
Une plage,

Un été.