jeudi 21 août 2008

Moi en Vrac

Histoire de vous reposer un peu de toute cette poésie échevelée, voici une vision nettement plus prosaïque de ma personne...

Promis, après je vous colle un article complet et illustré sur l'art d'épiler les kiwis pour qu'ils soient sexy en maillot sur la plage... Et il y a du boulot.

J'ai un sacré budget kiwi ces temps ci.




















vendredi 8 août 2008

Cinq jours de poésie... le vendredi

S’il nous arrive parfois de relever les yeux
De chercher une étoile, un soleil ou un Dieu,
Combien ont supporté la vision pétrifiante
De ce lourd rideau noir aux tombées insolentes ?

Ce rideau est brodé de marbre et de passé,
Et sa lame s’abat fendant les mers de larmes
Que l’on emplit en vain de chagrins en nuées
Lorsque l’on aperçoit ce mur de sombre parme.

On improvise en hâte de vaines révérences
S’imaginant laisser une trace de danse.
Mais le rideau lugubre ne masque qu’un décor
Et la salle ne perd que la vision d’un corps.

La voyez vous à l’œuvre, s’exécutant dans l’ombre
La triste couturière qui brode la soie sombre ?
Elle observe l’histoire et s’en laisse imprégner
Pour créer son motif et un parfait drapé.

Parfois ce n’est qu’un voile, translucide, brumeux,
Qu’elle étend sur une vie et qui s’opacifie,
Ou de lourds taffetas qui vous couvrent les yeux
Qui vous courbent l’échine et étouffent les cris.

Imaginez dans son coin poussiéreux la veuve,
L’araignée besogneuse croisant les fils du temps
Qui au hasard des nœuds quand les colombes pleuvent
Fait descendre sa toile qui tue au gré du vent.

Ces grandes tragédies sont au petit matin
Des joyaux scintillants que la rosée étreint
Le reste d’une vie à l’aube s’évapore
Faible vapeur d’éther sous un soleil de mort.

On ne cache qu’un décor, on ne perd qu’un corps.

jeudi 7 août 2008

Five days of poetry... Thursday

Today I’m longing for landscapes which I don’t even know
Perfumes of elsewhere can be dearly missed
When you know that they smell like the lover you kissed
Before time flew him away and let my life hollow.

How painful I find those pictures in my books
Where you seem to have drawn in the blue paradise
In the glow of the sea I’m searching for your looks
I listen to the wind seeking for some advice.

How ridiculous…

Can one miss the pictures in a book?

I just miss what you see so far away, because it makes me feel blind
I just miss what you hear without me, because it makes me feel deaf.

I miss things which I could as well hate.
All those things which have stolen you away,
Their beauty, which I dreadfully fear and childishly envy.
They surround you like I would; they caress you like I should.

I’m a prisoner of space, of time, I feel trapped by the immensity.
Somewhere on earth, I will meet you
Somewhere in time, I will find you.
Time keeps us apart, stronger than any wall.

But I will pull the thread of time and bring you back to me,
I’ll wrap the thread around my heart, and tie you up with me.
How brave can a kid be, looking for his dream on earth?
How stupid can he look, looking for his love in time?

I’ll just close my eyes and look down from the stars
I have a great view there, and their light makes you shine.
And the world keeps spinning, and we’re still worlds apart
How many more turns till I land in your arms?

Waiting for you on this waltzing planet,

I feel dizzy but still I see

Clearly your arms waiting for me.



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mercredi 6 août 2008

Cinq jours de poésie... le mercredi

Est-elle enfin venue, l’heure de la nudité ?
L’instant où les regards cessent de nous habiller,
La seconde élégante où l’on fait fi des fous,
Des vampires qu’on côtoie et qui festoient de nous.

On vous gave de vie, et vous voici parée
De peaux mortes tissées, d’apparences cirées.
Vous voici à la mode, vous avez réussi,
L’exotique étrangère, ne voit plus son pays.

Êtes-vous assez sortie de vos chaires alléchantes ?
Êtes-vous bien vêtue de toutes ces breloques
Dont vous vous recouvrîtes, intraitable immigrante
Pour mieux vous prémunir de quelque songe en loques ?

Nous voyons sur ses lèvres suinter l’écarlate
Et comme un grand oiseau dressé haut sur ses pattes,
C’est une rose debout, dormeuse qui s’ignore
Et qui puise son pourpre aux sources de la mort.

Et dans ses jolies mains, plus mortes que leurs bagues,
L’avenir désespère et les lignes s’effacent.
Suivez sous vos vêtements ces destinées trop vagues
Les écrits de vos mains qui trop gantés trépassent.

Vous êtes de ces vierges qu’on sait plusieurs fois veuves.
Vous fûtes engloutie en rêvant de peau neuve,
Sous les sueurs de prisme qui coulent des yeux des autres.
Résilles et dentelles ont aveuglé les vôtres…

Débarrassez-vous donc de ces yeux qui vous rongent,
La beauté est en vous comme l’eau dans une éponge.
Votre âme se meurt déjà ligotée à vos os,
N’harnachez pas le corps dans ces horizons clos !

Faites comme ces âmes qui au soleil couchant
Rejette à la hâte leur corps dans un lit,
Pour partir toutes nues valser jusqu’au levant
Loin de ces chimères qui marchent sur la vie.

Laisse donc la nuit suave déshabiller tes formes
Et marche sur le fil, marche jusqu’à l’aurore,
Sur le long fil d’or que les figures de proue
Tissent de leur regard qui ne voit que demain.
Laisse le droit horizon s’enrouler dans tes mains
Et au gré des astres dessiner dans tes paumes
La carte du chemin qui mène à ce jardin
Où poussent à fleur de peau des rythmes inhumains.

mardi 5 août 2008

Cinq jours de poésie... le mardi

Et qu’advient-il des amours mortes,
Quel diable inconscient les emporte ?
Elles chevauchent nos souvenirs,
Les cheveux au vent des soupirs.

Les voici rampant à nos pieds
Agenouillées sous nos épées.
Leurs gémissements si tranchants
Ne blessent encore que les enfants.

On se protège de leur laideur
Et on se cache de leurs humeurs,
Car dans les yeux de ces histoires
On craint de croiser un miroir.

On les tue puis on les embaume,
On scelle un linceul rouge et gris
Et quand le passé fait des mômes
On les achève à coup de momie.


Nous voilà seul sur un traîneau
Que neige et loups déjà entourent.
Lorsque l’on fuit un échafaud,
N’attend-on pas qu’il nous secoure ?


On retient vaguement en soi
Des foules d’âmes intrépides
Qui bâillonnées taisent pourquoi
On fut un jour aussi stupide.

Ces fantômes de sentiments,
Jeunes ou vieux, ou impotents,
Sont les compagnons d’un voyage
Qu’on veut faire seul, qu’on veut volage.


Les spectres des amours blessées,
Fondus en alizées tremblants,
Volent déjà vers les chevets
De leurs camarades mourants.

Ces souvenirs marécageux
Où flottent de tristes fantômes
Irriguent les torrents amoureux
Et donne au passé ses arômes.

Les amours mortes sont l’héritage,
Et le sillage de nos erreurs.
Et les victimes de ces naufrages
Ne meurent vraiment qu’avec le cœur.

lundi 4 août 2008

Cinq jours de poésie... le lundi

Et qu’en est-il vraiment des jours de pluie ?
Ne sont ils pas encore une triste trouvaille,
De sombres artifices qu’on porte au coin de l’œil,
Une excuse de plus pour se couvrir de deuil ?

Quels sont ces rideaux diluviens
Qui seuls suffisent à éteindre les scènes ?
Quelles sont ces frêles estrades où nous nous produisons,
Qu’une ou deux larmes douces suffisent à recouvrir…

Mais d’où vient la lumière ?
Comme nous avons confiance ! Vois comme nous croyons !
Quelques dentelles grises, et les sourires sombrent.
Tout ne vient pas d’en haut, tout ne tombe pas du ciel !

Aujourd’hui le monde ruisselle et suinte
De fièvres en sueurs, le voici qui s’écoule
En fleuve d’amertume nourri par les complaintes
D’une tribu de martyrs, d’incompris qui s’écoutent.

La pluie n’est pas éclipse, le temps n’est pas sentence.
La pluie d’été t’insulte et dissout tes attentes,
Tu voudrais lire au ciel les traces du temps qui passe,
Tu voudrais voir partout fleurir les horloges

Crains-tu vraiment le temps ? Crains-tu qu’il t’oublie ?
Crains-tu d’y échapper, crains-tu la liberté ?
Tu vis dans une caverne que la pluie assombrit
Tu ne penses qu’au dehors, tu ne vois que la sortie.

Et si pour un instant tu oubliais ta peur,
Si tu te retournais et observais le fond,
Peut être trouverais tu dans tes recoins obscurs
Des veilleuses discrètes sous les voutes humides.

Dans un repli de toi, dans un repli du temps,
Tu trouveras bien la clé des autres jours d’été
Le temps est cette belle étoffe que l’esprit peut froisser
L’art du drapé protège de la pluie, protège de l'oubli.

Ce qu’il faut être mort pour craindre les ondées
Les jours de pluie ça n’existe pas…


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