lundi 4 août 2008

Cinq jours de poésie... le lundi

Et qu’en est-il vraiment des jours de pluie ?
Ne sont ils pas encore une triste trouvaille,
De sombres artifices qu’on porte au coin de l’œil,
Une excuse de plus pour se couvrir de deuil ?

Quels sont ces rideaux diluviens
Qui seuls suffisent à éteindre les scènes ?
Quelles sont ces frêles estrades où nous nous produisons,
Qu’une ou deux larmes douces suffisent à recouvrir…

Mais d’où vient la lumière ?
Comme nous avons confiance ! Vois comme nous croyons !
Quelques dentelles grises, et les sourires sombrent.
Tout ne vient pas d’en haut, tout ne tombe pas du ciel !

Aujourd’hui le monde ruisselle et suinte
De fièvres en sueurs, le voici qui s’écoule
En fleuve d’amertume nourri par les complaintes
D’une tribu de martyrs, d’incompris qui s’écoutent.

La pluie n’est pas éclipse, le temps n’est pas sentence.
La pluie d’été t’insulte et dissout tes attentes,
Tu voudrais lire au ciel les traces du temps qui passe,
Tu voudrais voir partout fleurir les horloges

Crains-tu vraiment le temps ? Crains-tu qu’il t’oublie ?
Crains-tu d’y échapper, crains-tu la liberté ?
Tu vis dans une caverne que la pluie assombrit
Tu ne penses qu’au dehors, tu ne vois que la sortie.

Et si pour un instant tu oubliais ta peur,
Si tu te retournais et observais le fond,
Peut être trouverais tu dans tes recoins obscurs
Des veilleuses discrètes sous les voutes humides.

Dans un repli de toi, dans un repli du temps,
Tu trouveras bien la clé des autres jours d’été
Le temps est cette belle étoffe que l’esprit peut froisser
L’art du drapé protège de la pluie, protège de l'oubli.

Ce qu’il faut être mort pour craindre les ondées
Les jours de pluie ça n’existe pas…


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