samedi 3 août 2019

Un pas de plus, un pas de moins.

Un pas de plus, un pas de moins.


La terre tourne sous tes pas
Et tu t'essouffles à rebours,
Pour échapper à ton trépas,
Crois acheter de vains recours.
La nuit qui court derrière toi,
Son souffle de loup dans ton cou...
La honte submerge les toits,
L'ombre triomphe à tous coups.

Fragile animal, réfugié qui divague,
Victime fugitive d'un passé qui s'effondre,
Cible privilégiée d'un temps froid qui dit vague,
Qui scande embruns et vents à l'homme qui ne sait fondre.

Cours et cours toujours au devant,
Suis ce mirage d'horizon,
Le vrai danger, fourbe, savant,
Aime piéger notre raison.
Le noirceur coule depuis l'est,
Le sol déjà dune et sable,
Le soleil coule sous le leste,
Dans l'océan indispensable.

Stupide animal, égaré qui divague,
Victime cognitive du présent qui s'effondre,
Hôte privilégié d'une île qui dit vague,
Envoie des oiseaux blancs à l'homme qui ne sait fondre.

La main du soir sur ton épaule,
Te tient, t'agite, te repousse.
Tu aperçois un autre pôle,
Un arbre possible qui pousse
Dans les écumes lumineuses
Qui brodent les vagues d'argent,
Dans la chute vertigineuse,
D'oiseaux marins intransigeants.

Absurde animal, orphelin qui divague,
Victime primitive d'un monde qui s'effondre,
Amant privilégié d'un pays qui dit vague,
Répète des marées à l'homme qui ne sait fondre.

La falaise, le lendemain,
Le temps perdu dans les embruns,
L'horizon au bout de tes mains,
Et la mort au creux de tes reins.
Un pas de plus, un pas de moins,
Qui sentira la différence ?
L'océan, silencieux témoin,
Taira la fin de ton errance.