dimanche 24 mai 2009

I don’t get older, i just get Worse.

Much worse…

 

Photos à l’appui!

Un week end à MickeyPark…

 

Et le gâteau qui va avec…

 

and my amazing dream times with my Viking, making the world look like a singing rainbow!!

In Jersey…

 

In Quimper…

 

“There is more to life than hair, but it’s a good point to start”… That’s how wise i am on my 28th birthday. Sun has never been brighter, i just wish i could hold time and Vikings in my arms for just a bit longer…

vendredi 15 mai 2009

Fenêtre sur noir

Il restait encore bien trop à faire pour tolérer de fermer les yeux. Trop à transformer pour accepter de perdre la main sur le monde. Quel cruel constat d’échec de se savoir obligé de marquer ces pauses honteuses alors qu’on n’a parcouru qu’une portion ridicule du chemin.

Alors on reste capricieux au fond d’un lit insupportable, dans un fauteuil solitaire où à une table, candélabre à la main pourfendant d’obscurité et le temps qui l’accompagne.

Un pauvre bonhomme aux muscles tremblants et moites retient vainement d’énormes paupières au poids croissant. Il lutte pour laisser encore un peu entrer la lumière, pour garder le lien avec le monde. Mais en vain.

Les portes de la nuit se ferment lourdement, les couleurs s’évadent par les derniers interstices alors que déjà des formes étranges investissent l’espace sombre. La prison est étanche et ses gardiens incorruptibles. Le parallélisme des mondes est à présent complet. La raison a beau frapper aux paupières, le rêve est une autocratie totalitaire.

L’anarchie sourde ne veut rien savoir. Elle est réfractaire au possible et se joue du vraisemblable. On est ici prisonnier des libertés extrêmes, en apesanteur, dans le vide, la course n’a aucun effet de déplacement. L’agitation est vaine, l’indignation inexorable est pure futilité. C’est tout noir dehors. On se tourne vers l’intérieur et là c’est infini. Ce n’est pas noir, c’est indéfini, c’est insoumis. Des fuyantes ondulantes sont des autoroutes par où les conforts s’enfuient. Tout est glissant, tout est mouvant, tout est infiniment stratifié, découpé, entremêlé. Rien n’est saisissable, tout s’impose avec insolence, dans une forme d’évidence étrangère à tout. Rien ne se justifie jamais.

Tout est masqué, tout est apparemment familier et profondément étranger. La reconnaissance est un jeu de dupes. L’identité est un pari dans ce monde ci.
Suis-je une peur, suis-je une envie, un souvenir, une trace du futur, un plaisir, une blessure ? Mes coordonnées sont brouillées. Un grand vent de choses et de faits mêlés mélange les époques. La visibilité fluctue au gré des bourrasques et la boussole se dilue. L’aiguille divisée indique un chaos certain.

Derrière les bosquets un passé indompté guette et gronde. Je sens son souffle si réel, aucune grille, aucune barrière ici ne le retient, ne l’empêche de saisir ma gorge exposée. D’un bond il me rattrape, et nous roulons ensemble le long d’une pente qui accélère notre fusion. Son souffle dans la gorge je parle son langage. Il attend des comptes, je lui dois quelque chose. Sur cette feuille qu’il plaque presque à mes yeux, des dettes sont gravées, indélébiles. Le fauve accroche à mon pied ces heures pétries en un boulet pesant, qui fait lorsque je marche le même bruit que mes peurs enterrées. Enterrées vivantes.

Ces cadavres côtoient les sylphides volages que sont mes chères utopies. Elles dansent aussi ici, où je peux les saisir, m’enivrant de leurs capiteuses réalités. Ainsi vont les marées, d’un extrême à l’autre, usant des rivages en fusion. Les instants valsent et s’échangent, le puzzle du temps forme un dessin abstrait, plein de sens.

Les choses, les faits, les personnes, sont imbriqués en une spirale qui lentement se serre. Tout s’essore et il en suinte un jus mystérieusement chargé de discours. C’est un flot de parole qui sort de la centrifugeuse, tous les non dits s’échappent, les tâches s’expriment enfin en trépassant. Chaque recoin de vérité s’éclaire sous la lumière crue de néons blessés qui donnent à mon histoire leurs dernières étincelles.

Tous ces flashs soulèvent la poudre blanche du sommeil. Chaque parcelle de mon corps voyage indépendamment, au gré de flots déstructurés. Je croise parfois mon pied au bras d’un souvenir. C’était un repas de famille je crois. J’étais assis un peu partout, à différents âges, toujours affamé certainement.

Je me baigne dans la boule de cristal, un tout petit endroit sans horizon où tout vous vient en fièvre, où tout s’impose, rien ne s’explique. On y apprend la modestie de ne rien comprendre. Celle qui nous attaque, si acide, quand on se perd sur les bancs du cours supérieur. On se dit qu’on n’arrivera pas, y est déjà. On n’arrive nulle part, tout arrive à nous, tout nous vient, tout s’exhibe très vite. Mais pour l’inimaginable une existence d’un instant est déjà interminable.

Mais un rayon de lumière vient se glisser dans les rouages insensés de cette machinerie. Les ressorts sautent un à un, les visages du passé fondent en un cri, ceux du futur comme des bulles éclatent. Le jour abat son poignard à travers l’oreiller. Le monde redevient médiocrement sensé, il redevient envisageable d’en prendre le contrôle.

Le réveil déroule la pelote du rêve en tissant cette masse brute en un long fil de temps. Tout reprend sa place, ce qui devait rester à l’écart ne se touche plus. Il reste quelques tâches de ce mélange violent. La bande magnétique qui se lit calmement grésille de temps à autre. Dans des bruits parasites on croit alors entendre, puis on le nie bien sûr, les voix hantées des songes.

jeudi 7 mai 2009

Un lac, des signes

On y retourne!

Chanson de l'acte 2 quand le personnage principal, enfant, écrit à l'amoureuse qu'il a rencontrée...

Zik:


Découvrez M.I.A.!


Viens,
Et lis dans ma main ce beau dessin
La ligne du destin

Chants du matin,
Les émois des amours enfantins
N’atteignent pas demain.

Nos jeunes âmes ces oiseaux sauvages
Enfin libérés couraient sur la plage

Les dunes blondes se cambraient sous nos pas
Et le vent jaloux cueillait à tes lèvres
Les fleurs de nos joies

Rien
Sur la terre et rien non plus au ciel
N’a été si fidèle

Mais tu es loin
Et les lignes tendres de ta main
Sont un lointain chemin


Ton au revoir
A semé le noir
Mon image seule pleure dans un miroir

Les souvenirs
S’envolent au soleil d’été
Comme le temps aussi évapore la vie
Les amours trop verts
Les amants d’hier
Ne voient pas l’hiver

L’ardeur de l’enfance consumée
Des années partent en fumée
L’innocence est en cendres
Le chant des Cassandres
S’en va les répandre

(2 descentes instrumentales)

Rien
Sur la terre et rien non plus au ciel
Les éternels sont irréels
(Descente instrumentale)


Rien
Sur la terre et rien non plus au ciel

Rien
Sur la terre n’est vraiment éternel.

Wilde animals, Wilde animals, can be hilarious pom pom pom

Salut les Coatis!

 

Comme je me sens un peu coupable de vous avoir abandonnés pendant un moment (j’espère que mon maigre lectorat me le pardonnera), j’ai décidé de vous faire profiter de la douceur de l’existence en vous collant l’album photo de ma dernière visite au zoo.

 

Vous vous délectez déjà je le sens, c’est comme un calendrier des postes, mais il ne faut pas ouvrir la porte au facteur. C’est, en somme, Noël avant l’heure!

J’en profite pour vous suggérer de vous cotiser tous avant le 20 mai pour acquérir, puis emballer, et enfin m’offrir mon ami l’émeu ému qui vole la vedette sur les sous-affichés clichés. Si vous n’avez pas suffisamment de papier pour emballer l’émeu, un gibbon fera l’affaire, ou encore une famille de Suricates.

Retenez bien l’association d’idées: anniversaire <=> émeu. C’est important.

Et je précise que j’ai dû interrompre temporairement l’écriture de mon gros méga chef d’oeuvre de comédie musicale sur Broadway/St Aubin du Cormier en raison de spectacle chorégraphique à monter dans l’urgence (des vidéos seront publiées bientôt “si Dieu veut” comme dirait Aliocha),et cause de métier (c’est la crise).

Si vous êtes sages (i.e. si vous laissez des commentaires) je vous gratifierai d’un album de ThomThom à MickeyLand! Ca vaut le coup de commenter quand même!

 

mercredi 6 mai 2009

Mon évaporée

Mon évaporée flotte et se peau de chagrine,
Au gré d’une éclaircie, elle fait dans la dentelle.
Mon évaporée est gaze térébenthine
Quand le soleil donne, elle boue sous l’ombrelle.

Arlésienne diluvienne elle a fondu sur moi
Puis elle prend la brise et souffle sur les plaines
Et elle se condense sur le métal trop froid
De mon cœur et le rouille d’insaisissables peines.

L’évaporée parfois s’étend à mes carreaux.
J’en caresse alors la surface friable
Et contemple à mon doigt l’évaporée en goutte,
Qui s’étire le long des pulpes digitales.

Alors d’un souffle chaud j’efface la balafre
Que j’infligeai d’un doigt à la vitre embuée.
Le corps cicatrisé porte mon autographe,
Mon thorax est vidé de ses brumes soufrées.

L’évaporée m’étreint dans un tendre brouillard
Je m’y ébroue serein et y déploie mes sens.
Je nage dans le presque de ces halos hagards
Ta moiteur m’enveloppe de son omniprésence.

Mon spectre parfumé me suit de quelques mètres.
Parfois je volteface espérant traverser
Ce nuage opiacé à l’évidence piètre
Dont j’implore l’averse, à genoux, assoiffé.

L’évaporée s’assèche, et sans pitié m’atterre
Moi cloué au désert, distillant des jurons
Qui sont la seule pluie qui me revient à terre.
La vapeur adorée me laisse à l’abandon.

Mon évaporée pleure et j’aime quand ses larmes
Irriguent mes buvards de mots indélébiles.
Ils boivent et se saoulent puis ils rendent les armes
Les mots restent couchés, la vapeur prend asile.

L’évaporée m’encense alors que je me myrrhe
Se vautre dans l’absence, et lèche la folie
Que fait perler sur moi la moiteur de l’oubli.
Elle toise elle vise et froidement elle tire.

L’évaporée s’affaire sur l’amoureux cadavre.
Elle feint l’infirmerie, habile cleptomane,
Alors qu’elle vient traquer en plein cœur de son havre
Le moindre rejeton qu’avait pondu mon âme.

Pourtant aucune honte d’ainsi me délecter
De l’autopsie fatale qui se joue dans mon lit
Car mon âme volait aux bras d’Evaporée
Et je ne connais rien qui soit aussi exquis.

Qu’elle est belle la brume qui flotte sur ma vie,
Ce manteau nous prévient de la trivialité
Ce brouillard qui accorde au rêve son sursis
C’est la réalité qui s’est évaporée.