lundi 13 août 2018

D'or et d'ivoire

D'or et d'ivoire


Loin des chaînes de fer et des cercles de plomb,
Des années de poussière et des hivers trop longs,
Fleurit un été fier, s'allonge l'été blond,
Demain comme hier coiffé d'un soleil rond.

Il y avait les soleils noirs,
Il y a bien les nuits sans soir,
Il y aura mon désespoir,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin des océans las, que la marée délaisse,
Des nuages trop bas, que crève la détresse,
Bleuit un ciel de joie, transparent d'allégresse,
Où l'innocence boit flots de pure jeunesse.

Il y avait les étangs noirs,
Il y a bien les vides soirs,
Il y aura vies sans te voir,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin des peaux oubliées, ignorées des caresses,
Des mondes sans baisers où ton prénom me blesse,
Rougit un embrassé, perdu dedans tes tresses,
Chef d’œuvre inachevé des amours vengeresses.

Il y avait l'horizon noir,
Il y a bien l'ombre, le soir,
Il y aura des vies sans croire,
Mais tu es là d'or et d'ivoire.


Loin des statues rouillées, qui vieillissent dehors,
Des vierges oubliées enfermées dans leur corps,
Fleurit l'idolâtrée, fleurissent mes remords,
Ton mirage sacré, brillant d'ivoire et d'or.


Il y avait la chambre noire,
Il y a bien trop de brouillard,
Il y aura des vies sans gloire,
Mais tu es là, d'or et d'ivoire.


Loin de mes bras ouverts, de mes deux pauvres mains,
De mes lèvres de verre, et si loin de demain,
Pâlit mon cœur offert, au vent froid du destin,
Glaçant l'amour souffert dont vous faisiez festin.

Il y avait l'or et l'ivoire,
Il y a bien d'autres déboires,
Il y aura d'autres histoires,
Mais je m'endors, et sans te voir. 



 

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