Eaux de vi(c)e
Pour
fondre sous un soleil noir,
Pourfendre
les jeux du hasard,
Pour
traverser le froid désert,
Déverser
ton corps dans les airs,
Transpire
les heures, les remords,
Le
pire coule sur nos corps,
Et
se sublime en vapeurs,
Suent
les nuages de nos peurs.
Quand
nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et
si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour
oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop
nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent
Pour
embrasser la vie aride,
Embraser
les années, les rides,
Digérer
les marées putrides,
Traverser
enfin la Tauride,
Salive,
reste affamé,
Ne
crains jamais de t’enflammer,
Lèvres
humides proclamer,
Salive
comme malfamé.
Quand
nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et
si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour
oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop
nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent
Pour
irriguer les muscles morts,
Signer
tes croix et tes efforts,
Marquer
ta peau de matador,
Souiller
les eaux, trouver ton port,
Coule
tel fontaine de sang,
Fuis
sans cesse adolescent,
Saigne
toujours, et pâlissant,
Passe
les rochers d'Ouessant.
Quand
nous submergent les envies, nous distillons nos eaux de vie,
Et
si subsistent les sévices, jusqu'à la lie les eaux de vice,
Pour
oublier l'inassouvi, trop dilués, nos os dévient,
Trop
nostalgique des délices, perdus, nos idéaux dévissent
Pour
oublier les yeux qu'on ferme,
Et
l'existence endotherme,
Maculer
d'autres épidermes,
Aimer
planter plus que le germe,
Jouis
sans raison, sans aucun sens,
Jouis
en son nom sans innocence,
D'un
plaisir cru qui ensemence
Le
temps stérile, l'existence.