mercredi 9 février 2011

A la vie

A ces obus aigris
Qui pleuvent sans répit
Qu’avons-nous à répondre ?

D’autres obus encore,
Quelques plaies sur nos corps,
Et nos mines amères

Ils pleuvent bruyamment et nous osons nous taire,
Les laissant réciter leurs sonnets militaires
Et nos courages fuyants déjà se font la malle
Remettant nos destins entre des mains plus sales.

A nos amours éteintes,
A nos romances feintes,
Qu’avons-nous répondu ?

Quand nos amants pleuraient
Notre moralité,
A nos noces trompeuses.

Et encore le courage, riant de nos vœux pieux
Faisant trembler le doigt qu’encerclait une bague,
Et encore le destin dans un cynisme vague
Qui au fond de l’église amusait les aïeux.


Quand la mort brûlante
Evapore nos corps
Qu’est-il à dire encore ?

Quelques larmes subtiles,
Un peu moins volatiles
Que nos amours pastel.

Nous restons désarmés, conscients et périssables,
Brièvement lucides, et pourtant pétrifiés,
Quand nous devrions voir le hasard improbable
Du destin bienveillant qui nous fait exister.

De la vie qui s’érode,
A chacun de nos pas,
Que savons nous déjà ?

Que quelques soirs d’été
Doivent faire oublier
Des années de douleur.

Mais nous restons aveugles aux crépuscules fauves,
Aux floraisons tardives et aux nuages mauves.
Et nous laissons couler au fond des jours plaintifs
Ces bonheurs étouffés par des chagrins trop vifs.

1 commentaire:

julien a dit…

j'ai du le zappé sur facebook, et je viens de le voir la, juste magnifique...