mercredi 11 mars 2020

Détergent

Détergent


Un parfum dérangeant me fait me retourner,
Spectre non consenti assis sur mon épaule,
Bavardage bruyant d'un instant détourné,
Sensations fossile me retourne les pôles.

Acides violents, pioches acérées
Attaquent le ciment, l'oubli sédimenté,
Prison des étranglés, des êtres trop serrés,
Perdus entre les murs d'un passé segmenté.

Quel est cet air vicié, chargé de détergent,
Qui emplit mes poumons d'images allergènes ?
Ma bulle polluée, dangereux déterre-gens !
La surpopulation des souvenirs me gène.

Creuse, creuse encore, silencieux acide,
Et bientôt jailliront de mes grises méninges
Les restes momifiés de l'oubli fratricide,
Les instants embaumés qu'à mon insu je singe.

Ces gens couverts de rouille divaguent en moi,
Des masses oxydées de loin me dévisagent,
M'implorent, m'avertissent du retour des émois,
Mais l'instant infini ignore les présages.

Quel est cet air vicié, chargé de détergent,
Qui emplit mes poumons d'images allergènes ?
Ma bulle polluée, dangereux déterre-gens !
La surpopulation des souvenirs me gène.

Qu'ils sont ingrats pourtant, ces joyeux revenants !
Au prix de mille peines vous les déterrez,
Ôtant les clous rouillés, le cœur entreprenant,
Ils se font feux follets, sylphides éthérées.

Eux sans invitation fracasseront vos portes,
Faisant fi de l'endroit, du moment opportun,
Alors que vous lavez encore leur terre morte,
Les déterrés s'enfuient, dans un déni hautain.

Aucun commentaire: