Après je vous laisse tranquille pour un moment.
La conclusion:
Quand le temps souffle en tempête
De nos cris, de nos peines, de nos joyeux refrains,
De nos jours, de nos nuits, de nos songes innocents,
Que reste-t-il enfin quand arrive demain,
Et que souffle en tempête le temps étourdissant ?
Quand est-il trop tôt, quand est-il trop tard
Pour poser la question de ce qui va rester
Quand le grand ouragan des heures sera passé
Sur ce monde pressé à la courte mémoire ?
Il restera sans doute ce qui compte vraiment
Un mot une caresse, l’image d’un instant,
Rien de monumental, mais rien de plus certain
Que ces moments magiques où se joignent les mains.
Comment leur expliquer, à ceux qui oublient tout,
Qu’une plage de bonheur se fait de petits grains
Et que c’est du béton qu’on obtient malgré tout
Quand on construit sa vie de projets inhumains.
Dans le présent cueillez la graine d’une joie,
Que vous ferez pousser le long des souvenirs.
Et au printemps prochain vous la verrez fleurir,
Cette allégresse vive qui habite nos voix.
Quels sont ces faits étranges qui traversent la nuit,
Ces mystérieux amis qui ne vous quittent plus ?
Nul ne peut définir ces compagnons de vie
Qui colorent le monde de ceux qui furent émus.
C’est le sanglot si pur d’un violon fervent,
C’est le sourire espiègle d’un chanteur étourdi,
C’est l’ombre d’un danseur qui se fige un instant,
C’est l’ombre d’un instant à l’écho infini.
Ce ne sont que fantômes, nous en sommes conscients
Le spectre d’une rose pour un jardin moins gris
Vous hanter un moment, tromper un peu le temps
Cela serait pour nous un délicieux sursis.
Et pour que nos fantômes ne cessent de sourire,
Nous les ferons danser et pour l’éternité.
Chaque soir dans l’ombre, ces pâles souvenirs
Vivront des valses d’or, des tangos passionnés.
Le silence épargne celui qui peut chanter,
Et l’oubli laissera ceux qui ont écouté,
Le temps ne peut user ce qui toujours se crée
Ces vagues écumantes déferlant sur le monde
Les embruns vivifiants le long des dunes blondes…
Pour eux le temps ami fera tourner le monde.
vendredi 21 novembre 2008
mercredi 19 novembre 2008
The return of the flying kyte
De répit vous n'aurez point, je vous gave à nouveau de poèmes pour enfants! Au programme: hippopotames, baleines et sorcières. Rien de trop compliqué en théorie. Trois poèmes d'un coup, cétacé (j'ai pas casé le jeu de mot dans le poème, alors c'est vous qui vous le tapez, désolé).
Chants d’abysses
A l’heure où le soleil, écarlate d’amour,
Gonflé des émotions et des rires du jour,
Est prêt à se coucher dans l’océan glacé,
Ses rayons se colorent d’étranges mélopées.
Quels sont ces chants profanes, si sensés mais sans mots
Qui bercent les icebergs, et flattent les ormeaux ?
C’est la complainte douce du grand ange des mers,
De la baleine immense, qui chante l’amour des mères.
La lumière antarctique danse avec la banquise
Quand les accords parfaits vibrent dans les eaux bleues.
Un miracle scintille sous les vagues exquises
Quand glisse la baleine sous le ciel amoureux.
Sur l’écume des vagues, sur l’écume des jours,
Cet immense amour bleu franchit mondes et âges,
Bravant tous les ailleurs, le regard vers toujours,
Elle éclaire l’abysse de sa gracieuse nage.
Grande magie nacrée, son œil serein et digne
Est le témoin muet de la folie du monde.
Et d’un soupir royal, elle nous envoie un signe,
Ce geyser argenté qui mêle ciel et onde.
Dans le ciel noir ébène des lents déserts arctiques,
Les baleines dessinent des aurores boréales
Qui soulagent nos yeux des horreurs du réel
Et colorent les rêves des enfants atlantiques.
Ecoutez l’harmonie de ce paradis blanc,
Et les accords parfaits des longs poissons d’argent.
Chaque jour nos harpons en étouffent les notes
Et les harpes des mers en silence grelottent.
Les baleines s’éloignent en mirages graciles.
Dans un vibrant adieu ces ombres musicales
Tracent dans l’océan des messages subtils,
Nous libèrent des peurs, des peines abyssales.
Madame et dépendances
Loin des rives glacées et des baleines à bosse,
Dans les flots bouillonnants d’un fleuve paresseux
Se prélasse et s’étire un opulent colosse,
Qui sculpte la savane de son être boueux.
L’excès ne sera plus privilège marin,
Proclame l’orgueilleuse dodue des marécages
«Le rorqual se targue d’un si bel embonpoint,
Mais mes formes s’élèvent plus haut que les alpages ! »
Ainsi se gargarise la belle Dame Hippo,
En se mirant rêveuse dans l’eau tiède du bain.
Mais les miroirs d’Afrique sont des peaux de chagrin,
L’élégante s’adore morceau après morceau.
Car le large Narcisse cultive l’opulence
Et la pluie doit tomber des jours en abondance
Pour former une psyché où la joufflue diva
Pourra se satisfaire de son entière aura.
D’un crépuscule à l’autre, l’éthérée demoiselle
S’applique à se vautrer dans son marais moelleux
Et sur sa croupe nichent nombreuses hirondelles
Fières d’avoir conquis ces îlots mystérieux.
Le gracieux monticule est plus coquet que gros
Argument appuyant une élégance rare.
Alanguie noblement, elle laisse les oiseaux
Masser ce dos qu’un jour, on prit pour Gibraltar.
Elle bulle veillée par quelques libellules
Qui voletant entonnent des airs de Sibelius
Ses lourds petons frissonnent et elle se voit en tulle,
Dansant sur les plateaux, de Lhassa à Vilnius.
Car de rêves énormes, Miss Potam en regorge,
Un beau dans l’arrière train, un autre au garrot,
Un espoir généreux, un grand souhait qu’elle forge
S’emplissant de fierté, débordant de culot.
Dans son spa tropical, elle soupire d’aise,
Et laissant s’éloigner les gazelles qui trottent,
Elle oublie les surnoms et les regards qui pèsent,
Et sourit en pensant qu’elle au moins elle flotte.
Maudite fée clochette
Ce qu’il faut être aveugle, pour croire en ce mensonge
Que peint insolemment ce qu’on nomme miroir.
Et parmi tous ces traîtres, le pire est bien le songe
Qui peut en un instant changer le blanc en noir.
Si les flaques d’Afrique s’évaporent trop vite,
Si les psychés classiques, élargissent les hanches,
Ecoutez le mirage dont on répand le mythe,
Et qui a engendré des lunes de nuits blanches
Imaginez un soir, un petit brin de femme
Qui s’endort calmement au creux d’un lit moelleux
Quand soudain elle rugit sentant poindre le drame
Qui la glace soudain d’un effroi nauséeux.
Car alors qu’elle allait le long du corridor
Le miroir a osé disgracier son corps.
Une repoussante vision de désespoir
Se dandine sans gène dans le couloir noir.
La vision étrangère n’a qu’une expression lasse.
Cet abject rebut semble d’une autre race,
Tant la menue rêveuse se sent défigurée
Dans ce portrait indigne qu’a peint d’elle Morphée.
« D’où vient donc ce niaiseux sourire étincelant ?
Et ces cheveux dorés quasiment scintillants ?
Pourquoi pas une frange, des cœurs et des diamants ?
Un doux parfum de rose et un peu de thé blanc ?
Qui ose faire de moi la mièvre fée clochette
Qui couvre ses guiboles d’une courte jupette ?
Qui m’a ôté ma bosse et rasé mon menton ?
Adieu mon doux strabisme, pustules et bubons !
Mon bon Dieu changez moi plutôt en guéridon,
Qu’en ce sac à main rose plus sucré qu’un bonbon,
Plus mou qu’une guimauve, je suis édulcorée !
Qui vais-je effrayer sous ces traits pralinés ?
Car me voici plus lisse qu’une page de Vogue
Moi la sombre sorcière plus velue qu’une bogue.
Comment puis-je crier mes jurons favoris
Avec ce bruit de cloche que je fais quand je ris ? »
Fort heureusement l’aube se chargea de tirer
De ce rêve trop bleu la sorcière choquée.
Au matin dieu merci tout était revenu,
Le rire de crécelle et le menton velu.
Mais depuis l’envoûtante ne dort que d’un œil
Et guette chaque nuit l’approche parfumée
De cette cruche lisse sans ride et sans orgueil
A laquelle elle a cru un soir ressembler.
Chants d’abysses
A l’heure où le soleil, écarlate d’amour,
Gonflé des émotions et des rires du jour,
Est prêt à se coucher dans l’océan glacé,
Ses rayons se colorent d’étranges mélopées.
Quels sont ces chants profanes, si sensés mais sans mots
Qui bercent les icebergs, et flattent les ormeaux ?
C’est la complainte douce du grand ange des mers,
De la baleine immense, qui chante l’amour des mères.
La lumière antarctique danse avec la banquise
Quand les accords parfaits vibrent dans les eaux bleues.
Un miracle scintille sous les vagues exquises
Quand glisse la baleine sous le ciel amoureux.
Sur l’écume des vagues, sur l’écume des jours,
Cet immense amour bleu franchit mondes et âges,
Bravant tous les ailleurs, le regard vers toujours,
Elle éclaire l’abysse de sa gracieuse nage.
Grande magie nacrée, son œil serein et digne
Est le témoin muet de la folie du monde.
Et d’un soupir royal, elle nous envoie un signe,
Ce geyser argenté qui mêle ciel et onde.
Dans le ciel noir ébène des lents déserts arctiques,
Les baleines dessinent des aurores boréales
Qui soulagent nos yeux des horreurs du réel
Et colorent les rêves des enfants atlantiques.
Ecoutez l’harmonie de ce paradis blanc,
Et les accords parfaits des longs poissons d’argent.
Chaque jour nos harpons en étouffent les notes
Et les harpes des mers en silence grelottent.
Les baleines s’éloignent en mirages graciles.
Dans un vibrant adieu ces ombres musicales
Tracent dans l’océan des messages subtils,
Nous libèrent des peurs, des peines abyssales.
Madame et dépendances
Loin des rives glacées et des baleines à bosse,
Dans les flots bouillonnants d’un fleuve paresseux
Se prélasse et s’étire un opulent colosse,
Qui sculpte la savane de son être boueux.
L’excès ne sera plus privilège marin,
Proclame l’orgueilleuse dodue des marécages
«Le rorqual se targue d’un si bel embonpoint,
Mais mes formes s’élèvent plus haut que les alpages ! »
Ainsi se gargarise la belle Dame Hippo,
En se mirant rêveuse dans l’eau tiède du bain.
Mais les miroirs d’Afrique sont des peaux de chagrin,
L’élégante s’adore morceau après morceau.
Car le large Narcisse cultive l’opulence
Et la pluie doit tomber des jours en abondance
Pour former une psyché où la joufflue diva
Pourra se satisfaire de son entière aura.
D’un crépuscule à l’autre, l’éthérée demoiselle
S’applique à se vautrer dans son marais moelleux
Et sur sa croupe nichent nombreuses hirondelles
Fières d’avoir conquis ces îlots mystérieux.
Le gracieux monticule est plus coquet que gros
Argument appuyant une élégance rare.
Alanguie noblement, elle laisse les oiseaux
Masser ce dos qu’un jour, on prit pour Gibraltar.
Elle bulle veillée par quelques libellules
Qui voletant entonnent des airs de Sibelius
Ses lourds petons frissonnent et elle se voit en tulle,
Dansant sur les plateaux, de Lhassa à Vilnius.
Car de rêves énormes, Miss Potam en regorge,
Un beau dans l’arrière train, un autre au garrot,
Un espoir généreux, un grand souhait qu’elle forge
S’emplissant de fierté, débordant de culot.
Dans son spa tropical, elle soupire d’aise,
Et laissant s’éloigner les gazelles qui trottent,
Elle oublie les surnoms et les regards qui pèsent,
Et sourit en pensant qu’elle au moins elle flotte.
Maudite fée clochette
Ce qu’il faut être aveugle, pour croire en ce mensonge
Que peint insolemment ce qu’on nomme miroir.
Et parmi tous ces traîtres, le pire est bien le songe
Qui peut en un instant changer le blanc en noir.
Si les flaques d’Afrique s’évaporent trop vite,
Si les psychés classiques, élargissent les hanches,
Ecoutez le mirage dont on répand le mythe,
Et qui a engendré des lunes de nuits blanches
Imaginez un soir, un petit brin de femme
Qui s’endort calmement au creux d’un lit moelleux
Quand soudain elle rugit sentant poindre le drame
Qui la glace soudain d’un effroi nauséeux.
Car alors qu’elle allait le long du corridor
Le miroir a osé disgracier son corps.
Une repoussante vision de désespoir
Se dandine sans gène dans le couloir noir.
La vision étrangère n’a qu’une expression lasse.
Cet abject rebut semble d’une autre race,
Tant la menue rêveuse se sent défigurée
Dans ce portrait indigne qu’a peint d’elle Morphée.
« D’où vient donc ce niaiseux sourire étincelant ?
Et ces cheveux dorés quasiment scintillants ?
Pourquoi pas une frange, des cœurs et des diamants ?
Un doux parfum de rose et un peu de thé blanc ?
Qui ose faire de moi la mièvre fée clochette
Qui couvre ses guiboles d’une courte jupette ?
Qui m’a ôté ma bosse et rasé mon menton ?
Adieu mon doux strabisme, pustules et bubons !
Mon bon Dieu changez moi plutôt en guéridon,
Qu’en ce sac à main rose plus sucré qu’un bonbon,
Plus mou qu’une guimauve, je suis édulcorée !
Qui vais-je effrayer sous ces traits pralinés ?
Car me voici plus lisse qu’une page de Vogue
Moi la sombre sorcière plus velue qu’une bogue.
Comment puis-je crier mes jurons favoris
Avec ce bruit de cloche que je fais quand je ris ? »
Fort heureusement l’aube se chargea de tirer
De ce rêve trop bleu la sorcière choquée.
Au matin dieu merci tout était revenu,
Le rire de crécelle et le menton velu.
Mais depuis l’envoûtante ne dort que d’un œil
Et guette chaque nuit l’approche parfumée
De cette cruche lisse sans ride et sans orgueil
A laquelle elle a cru un soir ressembler.
dimanche 2 novembre 2008
Let's go fly a kyte
La direction ne reculant devant aucun sacrifice, vous avez le privilège de découvrir en avant première les textes que j'ai commencé à écrire pour un spectacle musical pour enfants qui sera donné à partir de janvier... je vous informerai dès que j'en saurai plus!
Ma mission, et je l'ai acceptée, fut d'écrire des poèmes pour entre les chansons...
Invitation : Des horizons déraisonnables
Qu’avez-vous retenu, dans les champs, dans les rues
Des refrains mystérieux de notre invitation ?
Car vous voici assis sans avoir entendu
Pour quel long périple nous vous emporterons
Entrez, que craignez-vous ?
Avez-vous oublié toute notion du jeu ?
Rappelez-vous antan ces conquêtes aveugles
Où vous découvriez de nouvelles couleurs !
Vous partiez volontiers vers les mondes nouveaux,
D’autant plus inconnus que vous les inventiez
Au fur et à mesure que vos rêves marchaient.
Somnambulez vers nous, oubliez le réveil !
Entrez ! Oh, nous savons, ce n’est pas vraiment grand
Un petit coffre en bois, sans rien d’éblouissant.
Tout est bien noir dedans, on n’y reconnait rien.
C’est les yeux clos que l’on voit clair dans l’univers.
Mais notre petit coffre est un espace ouvert,
Abaissez vos paupières et vous les verrez bien,
Ces horizons qu’on touche quand s’endort la raison,
Ces vastes étendues où vous riiez jadis.
Entendez-vous déjà ces arpèges allègres
Qui s’ébattent dans l’ombre et n’attendent que vous ?
Déjà ils ont creusé dans les murs opaques
De larges ouvertures sur des contrées lointaines !
Et par ces larges portes s’engouffrent des images,
Des odeurs et des sons, des univers entiers !
Sans honte ni scrupule, ils viendront vous charmer,
Et ils vous séduiront par leurs rires sans âge.
Vous voilà donc assis, et prêt à voyager
A dos de cerf-volant, restez bien accroché !
Profitez du voyage, et fermez bien vos yeux,
Pour mieux voir les étoiles et les entendre rire.
Surtout n’oubliez pas de regarder en bas,
Vous verrez comme la terre est belle en cette saison,
Et tout ce qui se cache à ceux qui restent au sol.
En cas de turbulence, rien ne se passera,
Les issues de secours se trouvent dans vos rêves.
Bon voyage !
Une nuit sur la plage
Et les cerfs-volants tombent, et la nuit avec eux.
Sur la plage le vent s’en va en un soupir,
Et le soleil le suit et fait foncer le bleu
Du ciel et de la mer qui pensent à dormir.
Sur la plage la nuit, tout est à inventer.
C’est un désert serein où les vagues se taisent,
Osant à peine chanter le souffle des falaises
D’où s’élancent parfois des oiseaux argentés.
Le reconnaissez-vous ce bel enfant de lune
Qui envoie vers le ciel des grains de nacre et d’or ?
D’un gracieux jet de sable en dansant sur les dunes,
Il fait scintiller l’ombre, du soir jusqu’à l’aurore !
Car les grains de poussière portés par son sourire
S’accrochent au manteau bleu et ne retombent plus,
Et le fils de la lune dessine d’un geste ému
Les bijoux dont la nuit se pare pour sortir.
Alors que l’élégante accroche ses diamants
S’allument autour du monde d’autres précieux joyaux
Ce sont les sourires d’anges qu’esquissent les enfants
Qui rêvent à la fenêtre de voyages spatiaux.
Etoiles et sourires illuminent la nuit
Se parlent en silence et rêvent l’un de l’autre.
Qu’on se sent bien là haut, dans ce bleu paradis
Où seuls se promènent rêves et astronautes.
Le grand roi tout seul
Tous les matins du monde ont leurs joies et leurs peines.
Ce qu’un demi-monde pleure, l’autre en joie l’accueille,
Et alors que s’éteignent dans un mystérieux deuil,
Les étoiles et les rêves, se lève l’aube sereine.
C’est un vent de clarté, mutin et facétieux,
Qui souffle entre les astres et éveille les cieux.
Les étoiles grelottent et vont avec les rêves
Se blottir dans leur lit quand ce vent frais ce lève.
A pas lent et patauds s’approche un astre hagard.
C’est un soleil faible, un soleil moribond
Qui étire ses rayons et s’ébroue au hasard,
Hors de la couverture que lui fait l’horizon.
A cette heure indécente, qui se prétend vaillant ?
Même le roi soleil n’est plus qu’un petit prince,
Et ses yeux lourds peinent à extraire nos provinces
De leurs chaudes tanières et de leurs rêves lents.
Il faut lui pardonner ces réveils difficiles,
Car le soleil est triste et vit seul sur une île.
Il voit là bas au loin les lumières du port
Et court la nuit durant après les étoiles d’or
Il se rêve invité au grand bal spatial,
Mais le dodu citron a fait peur aux étoiles,
Qui partent en filant au moindre de ses zestes.
A quoi être roi, quand manque tout le reste ?
Tous les matins du monde, le soleil se promène
Dans le palais sans rêve où les étoiles ont joué.
Il parcourt chaque jour la galerie glacée
De son beau palais bleu à la splendeur vaine.
C’est parmi les nuages que parfois il pavane,
La grisaille joufflue pour seule compagnie.
Il rêve à tout ce peuple, de Rennes à La Havane,
Qui dit-on le vénère mais reste loin de lui.
Chacun sur son passage se couvre le regard
Et dessine au sol une ombre sans visage.
Ainsi le roi soleil a des sujets sans âge,
Il règne sur des ombres qu’il aime sans les voir.
Il n’a que les nuages, ces enfants vaporeux
Pour danser, pour chanter, et s’amuser un peu.
Alors demain c’est dit, il se fera petit,
Et descendra jouer comme ces enfants qui rient.
Ma mission, et je l'ai acceptée, fut d'écrire des poèmes pour entre les chansons...
Invitation : Des horizons déraisonnables
Qu’avez-vous retenu, dans les champs, dans les rues
Des refrains mystérieux de notre invitation ?
Car vous voici assis sans avoir entendu
Pour quel long périple nous vous emporterons
Entrez, que craignez-vous ?
Avez-vous oublié toute notion du jeu ?
Rappelez-vous antan ces conquêtes aveugles
Où vous découvriez de nouvelles couleurs !
Vous partiez volontiers vers les mondes nouveaux,
D’autant plus inconnus que vous les inventiez
Au fur et à mesure que vos rêves marchaient.
Somnambulez vers nous, oubliez le réveil !
Entrez ! Oh, nous savons, ce n’est pas vraiment grand
Un petit coffre en bois, sans rien d’éblouissant.
Tout est bien noir dedans, on n’y reconnait rien.
C’est les yeux clos que l’on voit clair dans l’univers.
Mais notre petit coffre est un espace ouvert,
Abaissez vos paupières et vous les verrez bien,
Ces horizons qu’on touche quand s’endort la raison,
Ces vastes étendues où vous riiez jadis.
Entendez-vous déjà ces arpèges allègres
Qui s’ébattent dans l’ombre et n’attendent que vous ?
Déjà ils ont creusé dans les murs opaques
De larges ouvertures sur des contrées lointaines !
Et par ces larges portes s’engouffrent des images,
Des odeurs et des sons, des univers entiers !
Sans honte ni scrupule, ils viendront vous charmer,
Et ils vous séduiront par leurs rires sans âge.
Vous voilà donc assis, et prêt à voyager
A dos de cerf-volant, restez bien accroché !
Profitez du voyage, et fermez bien vos yeux,
Pour mieux voir les étoiles et les entendre rire.
Surtout n’oubliez pas de regarder en bas,
Vous verrez comme la terre est belle en cette saison,
Et tout ce qui se cache à ceux qui restent au sol.
En cas de turbulence, rien ne se passera,
Les issues de secours se trouvent dans vos rêves.
Bon voyage !
Une nuit sur la plage
Et les cerfs-volants tombent, et la nuit avec eux.
Sur la plage le vent s’en va en un soupir,
Et le soleil le suit et fait foncer le bleu
Du ciel et de la mer qui pensent à dormir.
Sur la plage la nuit, tout est à inventer.
C’est un désert serein où les vagues se taisent,
Osant à peine chanter le souffle des falaises
D’où s’élancent parfois des oiseaux argentés.
Le reconnaissez-vous ce bel enfant de lune
Qui envoie vers le ciel des grains de nacre et d’or ?
D’un gracieux jet de sable en dansant sur les dunes,
Il fait scintiller l’ombre, du soir jusqu’à l’aurore !
Car les grains de poussière portés par son sourire
S’accrochent au manteau bleu et ne retombent plus,
Et le fils de la lune dessine d’un geste ému
Les bijoux dont la nuit se pare pour sortir.
Alors que l’élégante accroche ses diamants
S’allument autour du monde d’autres précieux joyaux
Ce sont les sourires d’anges qu’esquissent les enfants
Qui rêvent à la fenêtre de voyages spatiaux.
Etoiles et sourires illuminent la nuit
Se parlent en silence et rêvent l’un de l’autre.
Qu’on se sent bien là haut, dans ce bleu paradis
Où seuls se promènent rêves et astronautes.
Le grand roi tout seul
Tous les matins du monde ont leurs joies et leurs peines.
Ce qu’un demi-monde pleure, l’autre en joie l’accueille,
Et alors que s’éteignent dans un mystérieux deuil,
Les étoiles et les rêves, se lève l’aube sereine.
C’est un vent de clarté, mutin et facétieux,
Qui souffle entre les astres et éveille les cieux.
Les étoiles grelottent et vont avec les rêves
Se blottir dans leur lit quand ce vent frais ce lève.
A pas lent et patauds s’approche un astre hagard.
C’est un soleil faible, un soleil moribond
Qui étire ses rayons et s’ébroue au hasard,
Hors de la couverture que lui fait l’horizon.
A cette heure indécente, qui se prétend vaillant ?
Même le roi soleil n’est plus qu’un petit prince,
Et ses yeux lourds peinent à extraire nos provinces
De leurs chaudes tanières et de leurs rêves lents.
Il faut lui pardonner ces réveils difficiles,
Car le soleil est triste et vit seul sur une île.
Il voit là bas au loin les lumières du port
Et court la nuit durant après les étoiles d’or
Il se rêve invité au grand bal spatial,
Mais le dodu citron a fait peur aux étoiles,
Qui partent en filant au moindre de ses zestes.
A quoi être roi, quand manque tout le reste ?
Tous les matins du monde, le soleil se promène
Dans le palais sans rêve où les étoiles ont joué.
Il parcourt chaque jour la galerie glacée
De son beau palais bleu à la splendeur vaine.
C’est parmi les nuages que parfois il pavane,
La grisaille joufflue pour seule compagnie.
Il rêve à tout ce peuple, de Rennes à La Havane,
Qui dit-on le vénère mais reste loin de lui.
Chacun sur son passage se couvre le regard
Et dessine au sol une ombre sans visage.
Ainsi le roi soleil a des sujets sans âge,
Il règne sur des ombres qu’il aime sans les voir.
Il n’a que les nuages, ces enfants vaporeux
Pour danser, pour chanter, et s’amuser un peu.
Alors demain c’est dit, il se fera petit,
Et descendra jouer comme ces enfants qui rient.
Inscription à :
Articles (Atom)