dimanche 2 novembre 2008

Let's go fly a kyte

La direction ne reculant devant aucun sacrifice, vous avez le privilège de découvrir en avant première les textes que j'ai commencé à écrire pour un spectacle musical pour enfants qui sera donné à partir de janvier... je vous informerai dès que j'en saurai plus!

Ma mission, et je l'ai acceptée, fut d'écrire des poèmes pour entre les chansons...


Invitation : Des horizons déraisonnables


Qu’avez-vous retenu, dans les champs, dans les rues
Des refrains mystérieux de notre invitation ?
Car vous voici assis sans avoir entendu
Pour quel long périple nous vous emporterons

Entrez, que craignez-vous ?
Avez-vous oublié toute notion du jeu ?
Rappelez-vous antan ces conquêtes aveugles
Où vous découvriez de nouvelles couleurs !
Vous partiez volontiers vers les mondes nouveaux,
D’autant plus inconnus que vous les inventiez
Au fur et à mesure que vos rêves marchaient.
Somnambulez vers nous, oubliez le réveil !

Entrez ! Oh, nous savons, ce n’est pas vraiment grand
Un petit coffre en bois, sans rien d’éblouissant.
Tout est bien noir dedans, on n’y reconnait rien.
C’est les yeux clos que l’on voit clair dans l’univers.
Mais notre petit coffre est un espace ouvert,
Abaissez vos paupières et vous les verrez bien,
Ces horizons qu’on touche quand s’endort la raison,
Ces vastes étendues où vous riiez jadis.

Entendez-vous déjà ces arpèges allègres
Qui s’ébattent dans l’ombre et n’attendent que vous ?
Déjà ils ont creusé dans les murs opaques
De larges ouvertures sur des contrées lointaines !
Et par ces larges portes s’engouffrent des images,
Des odeurs et des sons, des univers entiers !
Sans honte ni scrupule, ils viendront vous charmer,
Et ils vous séduiront par leurs rires sans âge.

Vous voilà donc assis, et prêt à voyager
A dos de cerf-volant, restez bien accroché !
Profitez du voyage, et fermez bien vos yeux,
Pour mieux voir les étoiles et les entendre rire.
Surtout n’oubliez pas de regarder en bas,
Vous verrez comme la terre est belle en cette saison,
Et tout ce qui se cache à ceux qui restent au sol.
En cas de turbulence, rien ne se passera,
Les issues de secours se trouvent dans vos rêves.

Bon voyage !

Une nuit sur la plage

Et les cerfs-volants tombent, et la nuit avec eux.
Sur la plage le vent s’en va en un soupir,
Et le soleil le suit et fait foncer le bleu
Du ciel et de la mer qui pensent à dormir.


Sur la plage la nuit, tout est à inventer.
C’est un désert serein où les vagues se taisent,
Osant à peine chanter le souffle des falaises
D’où s’élancent parfois des oiseaux argentés.


Le reconnaissez-vous ce bel enfant de lune
Qui envoie vers le ciel des grains de nacre et d’or ?
D’un gracieux jet de sable en dansant sur les dunes,
Il fait scintiller l’ombre, du soir jusqu’à l’aurore !

Car les grains de poussière portés par son sourire
S’accrochent au manteau bleu et ne retombent plus,
Et le fils de la lune dessine d’un geste ému
Les bijoux dont la nuit se pare pour sortir.

Alors que l’élégante accroche ses diamants
S’allument autour du monde d’autres précieux joyaux
Ce sont les sourires d’anges qu’esquissent les enfants
Qui rêvent à la fenêtre de voyages spatiaux.

Etoiles et sourires illuminent la nuit
Se parlent en silence et rêvent l’un de l’autre.
Qu’on se sent bien là haut, dans ce bleu paradis
Où seuls se promènent rêves et astronautes.

Le grand roi tout seul

Tous les matins du monde ont leurs joies et leurs peines.
Ce qu’un demi-monde pleure, l’autre en joie l’accueille,
Et alors que s’éteignent dans un mystérieux deuil,
Les étoiles et les rêves, se lève l’aube sereine.

C’est un vent de clarté, mutin et facétieux,
Qui souffle entre les astres et éveille les cieux.
Les étoiles grelottent et vont avec les rêves
Se blottir dans leur lit quand ce vent frais ce lève.

A pas lent et patauds s’approche un astre hagard.
C’est un soleil faible, un soleil moribond
Qui étire ses rayons et s’ébroue au hasard,
Hors de la couverture que lui fait l’horizon.

A cette heure indécente, qui se prétend vaillant ?
Même le roi soleil n’est plus qu’un petit prince,
Et ses yeux lourds peinent à extraire nos provinces
De leurs chaudes tanières et de leurs rêves lents.

Il faut lui pardonner ces réveils difficiles,
Car le soleil est triste et vit seul sur une île.
Il voit là bas au loin les lumières du port
Et court la nuit durant après les étoiles d’or

Il se rêve invité au grand bal spatial,
Mais le dodu citron a fait peur aux étoiles,
Qui partent en filant au moindre de ses zestes.
A quoi être roi, quand manque tout le reste ?

Tous les matins du monde, le soleil se promène
Dans le palais sans rêve où les étoiles ont joué.
Il parcourt chaque jour la galerie glacée
De son beau palais bleu à la splendeur vaine.

C’est parmi les nuages que parfois il pavane,
La grisaille joufflue pour seule compagnie.
Il rêve à tout ce peuple, de Rennes à La Havane,
Qui dit-on le vénère mais reste loin de lui.

Chacun sur son passage se couvre le regard
Et dessine au sol une ombre sans visage.
Ainsi le roi soleil a des sujets sans âge,
Il règne sur des ombres qu’il aime sans les voir.

Il n’a que les nuages, ces enfants vaporeux
Pour danser, pour chanter, et s’amuser un peu.
Alors demain c’est dit, il se fera petit,
Et descendra jouer comme ces enfants qui rient.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Et quand, poète d'un monde sans fin,
ces arabesques aériennes pourront être ouïes ?
Qu'elles lient le fragile fil de mon destin,
à cet espace d'amour au coeur enfoui.

Anonyme a dit…

Dédoublement ou subterfuge ? Immitation ou du son pour faire quoi ?

Thomas a dit…

Des fois les commentaires me laissent perplexe... Ca tuerait les gens de mettre un nom une fois de temps en temps au moins? Je ne savais pas qu'il était si honteux de laisser un commentaire sur mon blog... J'en suis navré!

Anonyme a dit…

Je suis tout à fait solidaire de cette requête ! Le mystère à ses charmes, certes, mais trop de charme tue le charme, c'est bien connu.

Alain a dit…

Perplexe ?? Atterré, bien plutôt ... le silence ne serait-il plus la vertu des sots ?

Anonyme a dit…

N'a-t-on pas ce qu'on mérite ?

Christine a dit…

Merci, Thomas, pour ces vers, qui plairont aux parents qu'aux enfants.