Bad Boy
Part 1 : Hell
Au travers d’un nuage de vapeurs parfumées,
Cachant son regard noir derrière ses verres fumés,
Il massacre sans joie un auditoire en transe,
A coups de lourds soupirs et de tranchants silences.
Entre ses lèvres filent en filets vaporeux
L’épaisseur de son âme, la noirceur de ses vœux.
Enfumant un donjon qu’il habite placide,
Il en emplit les douves de ses regards acides.
Pour eux ce bon à rien s’emmure dans sa niaiserie,
Ces brumes obstinées font suffoquer sa vie.
Ils n’attirent que les mouches, leurs faux amours amers,
Il leur préfère cent fois leur désaveu sincère.
Car les fumées opaques, les murs nauséabonds
Qui s’élèvent autour de ce mauvais garçon,
S’envolent du bûcher de ses rêves perdus.
Condamnés à la flamme par ses désirs fiévreux,
Et par le tribunal des conformes vertus,
Ce sont ses idéaux qui flambent avec eux.
Part 2 : Escape.
Filant dans sa voiture, fumant des idées fixes,
Des chapelets d’injure s’échappant de son disque,
Il mêle aux rugissements de son moteur furieux
Quelques sanglots ardents qui rougissent ses yeux.
Dans son torse en sueur s’écoulent des peurs bleues.
Parcourant ses artères, battant à son poignet,
Ecrasant la pédale en pesant dans son pied,
La peur prend le volant des mains du malheureux.
Palpitant à ses tempes en tambours infernaux,
Des essences de lui, en jus trop concentré,
Nectar insoluble dans la réalité,
S’écoule en torrent fier vers son prochain tombeau.
.
Derrière lui l’enfer et ses pattes velues
Déchirent encore parfois la peau de son dos nu.
Il est en équilibre à la surface d’un monde
Qui ouvre sous ses pas des entrailles profondes.
En route vers lui même, il est un funambule
Titubant au hasard, fuyant à perdre haleine,
Vers là où il n’est pas, où la vie est sereine,.
Il se heurte parfois aux spectres somnambules,
En filant au travers des plaines de son passé
Il y planta jadis des heures parfumées.
Dans ce jardin planté de fleurs incorruptibles,
Il posera sa vie, il dormira tranquille.
Part3 : Life
Désert de sable blanc, voici un bout du monde.
Dans le bleu pur du ciel vole l’ange doré,
Terrassant les démons des abysses profondes,
Il veille sur mes songes et mes jeunes années.
Entre mes jambes nues dansent des traînées blanches.
Face à ce soleil seul qui enfin me défie,
Je recule à pas lents dans un parfait silence,
M’enivrant de lumière dans le jour qui finit.
J’y brûle mes rétines pour revoir mon enfance,
Et sans me retourner, je marche doucement.
Si je quittais des yeux, le soleil aveuglant,
D’un geste foudroyant me frapperait l’absence.
Je regarde mes pas effacer mes empreintes.
J’arpente à reculons le cours des heures feintes
Remontons encore un peu
Quelques pas encore.
Alors contre ton corps s’achèvent marche et fièvre,
Et dans mon cou s’écrivent les lettres de tes lèvres.
Alors les yeux au ciel, guéris de leurs brûlures,
Se baignent dans le bleu d’un ciel sans armure.
L’ange trop seul se meurt dans un bleu infini,
Comme cet instant trop court où j’ai croisé tes yeux
Se meurt dans l’infini de ces jours nébuleux
Où seuls mes songes vains me raccrochent à la vie.
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