samedi 1 août 2020

Chacal-Chimie

Chacal-chimie


On n'a plus le vertige, et c'est alors qu'on tombe,
Mais ne sachant viser, c'est la tombe d'autrui,
Que l'on emplit penaud lorsque l'amour nous plombe,
La chute est consentie, mais l'impact détruit.

Trop d'atomes gravitent en un chaos maudit,
Et quel hasard fâcheux fallut-il en genèse,
Pour que de ce bouillon émerge le taudis
Que nous flattons de corps, et qui n'est que fournaise?


On joue chacal-chimie, en précipitation,
Et pour chaque alchimie, les animaux s'escriment,
L'intimité des lits délie délits et crimes,
Et le corps crie au delà de la délation.

Aberration algorithmique sado-maso,
Ce rejeton de loterie est un enfant gâté,
Chocolat aux babines, écume aux naseaux,
Par de piètres tortures sans cesse appâté.

Scie consciencieusement, jusqu'à l'épuisement,
La branche, la cheville, le cou qui le soutient,
Déchéance grisante, vice jamais ne ment,
Quand l'un d'eux tue l'aura, plus rien ne les retient.

On joue chacal-chimie, en précipitation,
Et pour chaque alchimie, les animaux s'escriment,
L'intimité des lits délie délits et crimes,
Et le corps crie au delà de la délation

Peut être sait-il trop l'atroce absurdité,
Le hasard ridicule qui joint ses molécules,
Dans ce néant moqueur, puant d'hilarité,
L'animal fuit le temps qui jamais ne recule.

Pour tomber au plus vite, pour cesser de lutter,
En amour, en disgrâce, l'une des damnations,
Abrégerait enfin son destin chahuté,
Pour mourir libéré des tristes équations.

On joue chacal-chimie, en précipitation,
Et pour chaque alchimie, les animaux s'escriment,
L'intimité des lits délie délits et crimes,
Et le corps crie au delà de la délation

L'homme a-t-il orchestré sa propre déchéance,
Pour revenir au temps des corps atomisés ?
Louchant sur l'horizon dépourvu d'échéance,
Tenté par l'implosion, l'esprit a tout misé.

L'animalisation, cet anoblissement,
Donne faim, donne soif à l'espèce insensée.
La désincarnation, l'anéantissement :
L'ennui insupportable dans l'espace encensé.

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