Cent fois on a cherché à connaître sa vie,
Cent fois il a tenté mais n'a jamais fini,
De décrire cette humeur qui interpelle tant,
Et d'écrire cet insaisissable article sang.
Il écrit sur lui-même et le voilà Narcisse
Imbu et égoïste plongeant en ses abysses.
Il disserte sur le monde et devient honteux,
Pudique fieffé cachant un secret affreux.
Il voit pourtant en lui l'évidence d'un homme,
Mais ne sait expliquer cet affligeant axiome.
Il s'afflige constamment des conclusions abjectes
Qu'on se hate de tirer de chaque mot qu'il enfante.
Suffoquant d'un tourment incompris il objecte
Dans un nouveau billet où son âme serpente.
Son spleen se couche en vers, construisant patiemment
Cette vitrine de verre qu'on dévore gouluement.
Derrière la palissade d'épithètes raisonnantes
Coule un épais torrent, la rivière éloquente,
Dont les boucles et méandres gravent élégamment,
Bouillonnent et brouillonnent l'inachevable article sang.
Il ne s'épuisera plus en discutables saignées,
Mais donnera son sang aux âmes émaciées.
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