mardi 11 septembre 2007

Renaissance

Personne ne la voit plus, personne ne l'entend plus
Chacun a cru l'aimer, a pensé la connaître,
Mais qui l'a reconnue en la voyant renaître ?
Celle que vos yeux n'ont pas crue s'accroche à son cœur nu.

Assise en boule à terre, elle couve une lueur,
Un élan fragile, une esquisse de ferveur.
Son fruit est condamné, coupable de rêver,
Pauvre visionnaire à jamais prématuré !

Et cet élan tremblant n'était que son essence
Dépouillée de l'armure inerte de ses sens.
Ecorchée vive elle ressent enfin le monde,
La froide non vie des inhumains immondes.

Trahison, abandon que ce réveil cruel !
Reviens, mon doux mensonge, sois éternel !
Titubant dans son soir elle brise les miroirs
Qui ne lui renvoie plus son image d'icône noire.

Si fragile, si insouciante la lueur chante
Et rit de sa mère morte d'une joie evanescente.
La voilà dépouillée de sa morne misère,
Elle sait qu'elle a trouvé les clés du monastère.

Elle s'échappe enfin et se risque hors du temple,
Se laisse porter au gré d'une idée d'innocence.
Dans le miroir des autres elle voit ses différences,
Et embrasse la vie, d'un geste souple et ample.

Chacun se voit en elle, dans ses regards émus.
Quiconque saura l'aimer prétendra la connaître,
Mais qui l'a connue sans la voir renaître ?
Toi dont les yeux n'ont pas cru, accroche toi à ton coeur nu.

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